La jeunesse burkinabè est une force à même d’impulser le développement du pays. Les nouvelles autorités en ont l’air conscientes. C’est en partie la raison pour laquelle elles ont entrepris de faire le diagnostic des maux qui entravent son épanouissement en assumant le coup d’Etat du 24 janvier 2022.
Au lendemain de la remise aux autorités du rapport de la commission technique d’élaboration de projets de textes législatifs et de l’agenda de la transition, il ne fait plus l'ombre d'un doute que la jeunesse a un grand rôle à jouer. C’est un tremplin pour faire connaître les ambitions réelles des nouvelles autorités.
«Il est essentiel qu’à partir de ce moment-là, on s’assure qu’effectivement, dans la jeunesse qui constitue la moitié de la population burkinabè, qui est également la jeunesse la mieux formée de toute l’histoire du Burkina, on puisse identifier des compétences capables de porter non seulement le rêve de la jeunesse, mais en fait le rêve de tout un peuple», explique Cheick Fayçal Traoré, directeur exécutif de l’Association des jeunes pour le développement durable au Burkina Faso (AJDD/BF).
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Afin de permettre à la jeunesse de participer activement au processus, il faudrait selon Cheick Fayçal Traoré, analyser les récents évènements qui ont favorisé le coup d’Etat. Il en veut pour preuve l’absence d’un dialogue intergénérationnel franc entre les soixantenaires au pouvoir et les plus jeunes, jusque-là considérés par l’Union africaine(UA) comme la ressources la plus importante devant toutes les richesses.
«Nous pensons également que si on ne crée pas les conditions d’un vivre ensemble harmonieux, on ira naturellement vers un éternel recommencement, on reviendra toujours à ces choses-là. Et cela revient à traiter les questions fondamentales ou encore les préoccupations fondamentales des différents acteurs», a-t-il ajouté.
Il s’agit en d’autres termes de trouver les canaux et les moyens de faire que la question de la jeunesse ne soit pas seulement une question purement politique, mais une question programmatique à laquelle on apporte les solutions aux préoccupations fondamentales de la jeunesse burkinabè. C’est en cela que les autorités répondront mieux aux attentes de la jeunesse confirment Hervé Ouattara et l’artiste musicien Alphonse San, alias Grand docteur, des acteurs ayant dénoncé ouvertement la gouvernance Kaboré.
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«Je crois que c’est l’occasion pour la jeune génération de s’essayer. C’est l’occasion de montrer son savoir-faire et de proposer un nouveau contrat social», soutient Hervé Ouattara, membre du mouvement Citoyens africains pour la renaissance (CAR).
«Lors de la précédente transition, on a recruté rien que des personnes âgées. La jeunesse qui se méfiait s’était rétractée. Mais il faudra que cette fois, la jeunesse s’implique pour qu’on puisse aller de l’avant, le plus vite possible», revendique Grand docteur, un artiste musicien engagé pour la cause de la jeunesse.
Du reste, la contribution des organisations de jeunesse à la transition est déjà structurée, à en croire Cheick Fayçal Traoré. Ainsi les aspirations profondes de la jeunesse sont la sécurité, la consolidation de la paix, l’autonomisation des jeunes et leur présence dans les instances de gouvernance, par des propositions concrètes. Un tandem gagnant qui permettra de porter les challenges futurs du pays.