Guinée: Cédéao et Onu "préoccupées" de l'absence de calendrier de retour des civils au pouvoir

Mamady Doumbouya, chef de la junte guinéenne.

Mamady Doumbouya, chef de la junte guinéenne. . DR

Le 03/03/2022 à 14h55, mis à jour le 03/03/2022 à 14h55

L'organisation des Etats ouest-africains Cédéao et l'Onu se sont dites préoccupées par l'absence d'échéance pour un retour rapide des civils au pouvoir en Guinée, et ont réclamé à la junte un calendrier "dans les meilleurs délais", dans un communiqué publié jeudi.

Une mission conjointe Cédéao/Onu s'est rendue les 27 et 28 février en Guinée, où des militaires sous le commandement du colonel Mamady Doumbouya ont pris le pouvoir par la force le 5 septembre 2021.

Le colonel Doumbouya, qui s'est fait investir président le 1er octobre, s'est engagé à rendre le pouvoir à des civils élus à l'issue d'une période transitoire. Mais il refuse de se laisser dicter un délai, malgré les pressions de la Cédéao, qui réclame un retour rapide à "l'ordre constitutionnel" et a pris des sanctions contre la Guinée.

La mission Cédéao/Onu "note" que la junte n'a pas respecté le délai de six mois imparti en septembre par les dirigeants ouest-africains pour la tenue d'élections présidentielle et législatives.

Elle est "très préoccupée par l'absence d'un chronogramme (calendrier) acceptable" de retour des civils à la direction des affaires. Elle exhorte les autorités dites de transition à "fournir dans les meilleurs délais un calendrier acceptable".

Le colonel Doumbouya a clairement signifié qu'il comptait prendre le temps nécessaire pour procéder à une "refondation" de l'Etat guinéen.

La fin de la mission Cédéao/Onu a été marquée par la diffusion sur les réseaux sociaux d'un calendrier politique à l'origine et aux finalités inconnues. Ce calendrier remet à mai 2025 l'élection présidentielle. Les autorités guinéennes se sont abstenues de tout commentaire sur ce document.

La visite diplomatique a aussi coïncidé avec les premiers troubles à caractère politique depuis l'accession des militaires au pouvoir, dans un pays coutumier des contestations violentes.

Des heurts lundi ont été provoqués par la décision des nouvelles autorités de faire partir de leurs domiciles respectifs deux éminents personnages politiques, au nom de la récupération de biens appartenant selon elles à l'Etat. Les deux personnalités disent avoir acquis ces biens légalement.

La mission Cédéao/Onu note "la hausse de la tension sociale" et exhorte les autorités à agir conformément aux lois.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 03/03/2022 à 14h55, mis à jour le 03/03/2022 à 14h55