Lors d'une rencontre à Al-Qobba (est) avec la conseillère spéciale du secrétaire général de l'ONU en Libye Stéphanie Williams, M. Saleh a souligné "qu’il n’acceptait aucune ingérence dans les décisions du Parlement, qui ne requièrent pas l'aval d'une quelconque partie", selon un compte-rendu de l'entrevue publié par le porte-parole du Parlement sur Facebook.
M. Saleh, un cacique de l'Est libyen, a défendu comme "légales" les récentes décisions du Parlement, notamment la nomination controversée d'un nouveau Premier ministre avec l'objectif d'évincer l'actuel exécutif en place à Tripoli, selon le porte-parole, Abdallah Bliheq.
Déjà minée par les divisions entre institutions concurrentes à l'Est et à l'Ouest, la Libye se retrouve en effet à nouveau avec deux gouvernements rivaux, comme elle l'a été entre 2014 et 2021, en pleine guerre civile.
Lire aussi : Libye: à Rabat, Aguila Saleh veut voir toutes les régions représentées au gouvernement
Pour essayer de rapprocher les parties, Mme Williams a proposé vendredi la mise en place d'un comité réunissant des représentants de deux instances rivales: la Chambre des représentants qui siège à Tobrouk (est) et le Haut Conseil d'Etat (HCE) basé dans la capitale Tripoli (ouest) et qui fait office de Sénat.
Critiquant implicitement la mise en place d'un gouvernement parallèle, elle avait affirmé que "la solution à la crise libyenne ne réside pas dans la formation d'administrations rivales ou dans des transitions perpétuelles".
"Nous avons discuté en détail de mon initiative de former un comité mixte composé de membres des deux Chambres pour élaborer une base constitutionnelle nécessaire à la tenue des élections le plus rapidement possible", a tweeté Mme Williams à l'issue de son entretien avec M. Saleh lundi.
Elle a réitéré son "appel au calme et souligné l’importance de la coopération entre les institutions libyennes dans l’intérêt d’une stabilité durable".
Si l'offre de bons offices de Mme Williams a d'ores et déjà été acceptée par le HCE, les déclarations de M. Saleh semblent la vouer à l'échec.
Le sort de cette médiation semble d'autant plus compromis que 93 députés ont adressé à Mme Williams une lettre rendue publique lundi par des médias dans laquelle ils déclarent rejeter son initiative qu'ils jugent "injustifiée".