Burkina Faso: un projet pour aider les veuves et orphelins des militaires morts au front

VidéoLe Burkina Faso, entre deux cent (200) et cinq cent (500) militaires ont perdu la vie au front en combattant pour la nation. Au regard de cette réalité, le projet Go PAGA veut faciliter l’insertion économique des veuves et orphelins de militaires afin de les aider à surmonter certaines difficultés.

Le 27/03/2022 à 15h59, mis à jour le 27/03/2022 à 16h03

Le projet Go PAGA est un programme d’insertion économique des veuves et orphelins de militaires tombés au front pour la nation. Déployé il y à peine une année, c'est un projet d’innovation sociale qui fédère et qui bénéficie d’un élan de solidarité de la part des burkinabè.

«Alors, le programme propose un accompagnement pour la veuve et les orphelins, notamment une assurance santé à hauteur de 80% pour les orphelins. A ce jour, 95% d’entre eux ont une assurance santé. Le programme a scolarisé trois cent (300) orphelins dont la scolarité n’excède pas quarante mille (40.000) francs cfa», explique Ifrikia Kengué, responsable chargée de la communication du centre.

C’est à l’issue d’une phase pilote initiée en septembre 2021 et qui a concerné sept (7) veuves de l’unité spéciale de la gendarmerie, que le programme est entré dans la phase actuelle de développement. Aujourd’hui, il couvre l’ensemble du territoire et prend en compte plus de 95% des veuves des militaires tombés au front. Eugénie Zoungrana en fait partie et elle bénéficie d’une formation en cuisine.

«Quand j’étais à la maison, je croyais que j'étais la seule à avoir des soucis. Mais en venant ici, j’ai découvert le contraire. Nous formons une famille. Le jour où je ne suis pas avec elles, je m’ennuie. Je suis contente à l’idée de les avoir à mes côtés», confie t-elle.

Outre la cuisine, trois autres pôles de formation pouvant aider à l’autonomisation des veuves sont aussi la coiffure, la couture, la restauration, l’art culinaire et la saponification. Comme Eugénie, Adéline Zongo se réjouit de l’initiative qu’elle juge très salutaire.

«Après la formation, j’envisage l’ouverture de mon propre salon. Je pourrai aussi coiffer, maquiller, etc. C’est mon souhait», se permet de rêver la bénéficiaire.

A l’image de ce centre de Ouagadougou, quatre (4) autres complexes verront le jour. Un à Bobo–Dioulasso (Ouest), un à Koudougou (Centre-Ouest), un autre à Kaya (Centre-Nord) et un dernier à Ouahigouya (Nord). La démarche reste la même: faire avec les besoins des concernés.

«Le crédo du projet c’est d’apprendre aux veuves à pêcher et non de leur donner du poisson. C’est aussi de rompre avec cette espèce de misérabilisme. Faudrait pas qu’elles tendent la main. Il faudrait qu’elles soient autonomes et qu’elles s’occupent de leurs enfants», fait noter Ifrikia Kengué.

A 95% de son déploiement au plan national, le projet est porté par des burkinabè d’ici et de la diaspora. Il a déjà réussi la transformation de veuves dès leurs stades d’autonomisation. Celles qui se sont déjà installées sont suivies sur une durée d’au moins six mois pour éviter qu’elles ne retombent dans la précarité.

Par Jean-Paul Windpanda Ouédraogo (Ouagadougou, correspondance)
Le 27/03/2022 à 15h59, mis à jour le 27/03/2022 à 16h03