Pretoria maintient sur le dossier ukrainien une position neutre, plaidant pour des négociations, la meilleure solution de mettre fin au conflit selon elle.
Malgré la vague de condamnations internationales, venue d'Occident surtout, l'Afrique du Sud s'est jusqu'ici abstenue de voter les deux résolutions onusiennes exigeant de la Russie l'arrêt immédiat de ses opérations militaires contre l'Ukraine.
Pour le président sud-africain, le conflit ukrainien "a mis en lumière l'incapacité du Conseil de sécurité de l'ONU de remplir son mandat de maintien de la paix et de la sécurité au niveau international".
Cyril Ramaphosa, qui s'exprimait devant les diplomates de son pays réunis à Pretoria, estime que le Conseil onusien a jusqu'ici surtout été instrumentalisé par des nations puissantes pour prendre des décisions catastrophiques.
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"La composition actuelle du Conseil de sécurité de l'ONU est dépassée et non représentative" du monde, et "désavantage les pays émergents", a-t-il souligné.
Il a appelé à le réformer pour le "démocratiser", pour qu'il puisse "remplir vraiment son mandat et sortir de la paralysie dans laquelle quelques Etats membres" l'ont installé.
"Nous devons infléchir les actions unilatérales de ces pays pour remodeler le jeu politique mondial", a-t-il ajouté, estimant que c'est "l'ensemble de l'architecture de paix et de sécurité de l'ONU" qui "a besoin d'être révisé".
L'assemblée générale de l'ONU doit voter jeudi sur une éventuelle suspension de la Russie de son Conseil des droits de l'Homme, quelques jours après la découverte dans les environs de Kiev de corps de dizaines d'Ukrainiens que l'armée russe est accusé d'avoir massacrés.
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Ramaphosa a indiqué que son pays soutenait le principe selon lequel "aucun Etat membre de l'ONU ne doit s'en prendre de force à l'intégrité territoriale d'autres Etats".
Sa ministre des Affaires étrangères, Naledi Pandor, a précisé que la position "non alignée" de l'Afrique du Sud "ne veut pas dire que nous fermons les yeux sur l'intervention militaire russe en Ukraine, qui a violé la loi internationale".
Mme Pandor a critiqué la réponse de la communauté internationale à l'invasion, estimant que le conflit avait "révélé ses doubles standards flagrants".
"L'imposition unilatérale de sanctions paralysante, et l'énorme pression mise sur les multinationales pour qu'elles se retirent de Russie" sont "sans précédent dans les relations internationales depuis la Seconde Guerre mondiale", a-t-elle ajouté, soulignant n'avoir "pas vu de telles actions à propos d'autres conflits" comme la bande de Gaza ou le Yémen.
Elle a ajouté avoir été "stupéfaite" par les comportements de certains diplomates étrangers en poste à Pretoria, qui "ont attaqué nos prises de positions d'une manière suggérant qu'ils sont là pour nous apprendre" ce qu'il faut penser sur le sujet.