L'UST, principal syndicat du public et du privé au Tchad, a «décidé d'observer une grève illimitée (...) sur toute l'étendue du territoire national avec un service minimum dans les hôpitaux», selon un communiqué de la centrale syndicale.
Le syndicat a «demandé la libération immédiate et sans condition» des six responsables de l'opposition inculpés à la suite d'une manifestation «d'attroupement ayant causé des troubles à l'ordre public, atteinte à l'intégrité corporelle de personnes, incendie et destruction de biens», puis transféré d'une prison de N'Djamena à celle de Moussoro, à 300 km au nord-ouest de la capitale.
Cette marche de protestation, organisée contre la France, accusée de soutenir la junte militaire au pouvoir, avait été émaillée d'incidents. Sept stations d'essence du groupe pétrolier français Total avaient été vandalisées et 12 policiers blessés, selon la police.
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Max Loalngar, coordinateur de la principale coalition de l'opposition Wakit Tamma, organisatrice de la manifestation, avait été arrêté le 17 mai, au lendemain de l'arrestation de cinq autres responsables de cette alliance, dont Gounoung Vaima Gan-Faré, secrétaire général de l'Union des syndicats du Tchad.
L'UST a appelé «toutes les travailleuses et travailleurs à observer strictement le mot d'ordre de grève pour exiger leur libération».
Les six militants ont entamé lundi une grève de la faim. Leur procès doit s'ouvrir le 6 juin.
Wakit Tamma considère qu'ils ont été arrêtés à tort pour des «actes de vandalisme» commis par d'autres en marge ou après sa manifestation et a exigé leur libération sans condition.
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A la mort, il y a plus d'un an, du président Idriss Déby Itno, tué au front contre des rebelles, son fils, le jeune général Mahamat Idriss Déby Itno, avait repris les rênes du pays à la tête d'un groupe de 15 généraux, aussitôt adoubé par la communauté internationale, Paris en tête.
Il avait promis des élections «libres et démocratiques» dans un délai de 18 mois au terme d'un «Dialogue national inclusif» qui n'a toujours pas vu le jour.