«L'Union africaine ne peut pas poursuivre ces discussions malhonnêtes, opaques, qui écartent des participants ou les traitent de façon injuste», a expliqué à des journalistes Mohammed Belaïche, ambassadeur à Khartoum de l'UA.
L'UA a suspendu le Soudan depuis le coup d'Etat mené le 25 octobre 2021 par le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, qui ce jour-là a fait arrêter tous ses partenaires civils au pouvoir --libérés depuis.
Depuis, le Soudan est dans l'impasse: sorti en 2019 de 30 ans de dictature militaro-islamiste d'Omar el-Béchir, il est de nouveau au ban des nations, privé d'aide internationale --40% de son budget-- et s'enfonce dans le marasme.
La répression des manifestants pro-démocratie a fait une centaine de morts et se poursuit, régulièrement dénoncée par la communauté internationale.
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En raison de ces violences et parce qu'ils ne veulent plus d'un partenariat militaires-civils comme en 2019, les principaux blocs civils et les partis historiques du Soudan refusent désormais de négocier avec les militaires.
Malgré tout, l'ONU, l'UA et l'organisation régionale est-africaine Igad avaient lancé début juin un dialogue censé remettre le pays sur les rails.
Mais les seuls à avoir répondu présent étaient les militaires et leurs alliés parmi les anciens rebelles ayant signé la paix avec Khartoum après la chute de Omar el-Béchir.
Quelques rares civils avaient aussi assisté à cette première rencontre, mais ni les Forces de la liberté et du changement (FLC), colonne vertébrale du gouvernement civil limogé lors du putsch, ni le parti Oumma, le plus ancien du pays, ni les Comités de résistance, qui animent les manifestations anti-putsch n'avaient accepté de participer.
Ces pourparlers ont été reportés sine die notamment après que des diplomates américains ont tenté en vain d'intercéder auprès des civils.