Les hommes d'affaires Atul et Rajesh Gupta, arrêtés en juin à Dubaï, étaient recherchés pour fraude et blanchiment. Le mandat d'arrêt mentionne notamment un contrat public douteux de l'équivalent de 1,5 million d'euros, lié à une étude de faisabilité agricole. Du menu fretin face à l'ampleur des accusations portées contre la famille.
Ils sont accusés d'avoir pillé le pays africain le plus industrialisé, avec la complicité de l'ex-président Jacob Zuma. Au point que les Sud-Africains ont inventé une formule idoine: ils ne parlent pas de corruption mais de "capture" de l'Etat.
«Nous pouvons confirmer que la demande d'extradition a été dûment soumise à l'autorité centrale des EAU aujourd'hui», a déclaré le ministre de la Justice, Ronald Lamola, lors d'une conférence de presse.
Cette demande est la première étape d'une procédure qui, selon les experts, pourrait prendre des années.
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Le troisième frère, Ajay, n'est pas concerné dans ce chapitre mais est cité dans une autre affaire de détournements de fonds et de corruption.
Le sulfureux trio d'origine indienne est accusé d'avoir infiltré le sommet de l'Etat, profitant d'une longue amitié avec Jacob Zuma qu'ils ont acheté à coups de pots-de-vin pendant ses deux mandats (2009-2018). Ils ont méthodiquement siphonné les caisses du pays, pillé les entreprises publiques et étendu leur emprise jusqu'à influencer le choix des ministres.
En 2018, une commission indépendante avait été chargée d'enquêter sur la corruption d'Etat. L'ANC pousse alors Jacob Zuma à la démission, les Gupta s'évanouissent dans la nature, avant d'être retrouvés à Dubaï.