«La France restera résolument engagée pour la sécurité du continent en appui et à la demande de nos partenaires africains», a expliqué le chef de l'Etat lors d'une allocution devant la communauté française de Yaoundé.
L'évolution du dispositif, engagée depuis l'annonce du retrait de l'opération Barkhane du Mali face à l'hostilité de la junte au pouvoir, sera à la fois géographique et organisationnelle.
«Nous opérons une réarticulation de notre dispositif en nous retirant du Mali parce que le cadre politique n'est plus là (...), pour élargir notre dispositif, au-delà du Sahel, au Golfe de Guinée et les pays de la deuxième ceinture qui ont à faire face maintenant à des groupes terroristes qui sont en train de s'étendre et de bousculer toute la région», a expliqué le président français, qui a entamé lundi soir une tournée au Cameroun, au Bénin et en Guinée Bissau.
«Nous resterons mobilisés aux côtés des pays du bassin du lac Tchad pour les aider à lutter contre les terroristes qui endeuillent depuis tant d'années l'extrême-nord du Cameroun», où est actif Boko Haram, a-t-il aussi assuré.
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Pour lui, la France doit «être là de manière plus explicite encore à la demande des États africains, avec une demande claire et explicite, en étant plus présents sur le sujet de formation, d'équipements, en étant en appui, en intimité avec les armées africaines, pour les aider à monter en capacité et en articulant toujours notre dispositif avec la sécurité, la défense, la diplomatie et le développement», a détaillé Emmanuel Macron.
«Ce triptyque est le seul qui permet tout à la fois de répondre à l'urgence sécuritaire face au terrorisme mais de s'attaquer aussi aux causes profondes du terrorisme», a-t-il insisté.
Le chef de l'Etat a aussi voulu tordre le cou à certaines «carabistouilles» qui circulent dans le contexte de la guerre en Ukraine.
«On est attaqué par certains qui expliquent que les sanctions européennes seraient la cause de la crise alimentaire mondiale, dont africaine. C'est totalement faux, c'est simplement que l'alimentation comme l'énergie sont devenues des armes de guerre russes», a-t-il affirmé.
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Emmanuel Macron a par ailleurs déclaré penser «très profondément» que la France peut, «dans les années qui viennent, bâtir de nouvelles ambitions, avoir de nouveaux résultats dans le partenariat» avec le Cameroun, et plus largement l'Afrique.
Pour cela, «nous devons accompagner avec bienveillance, respect, humilité, les sujets de gouvernance et de démocratie» et «bâtir collectivement de nouveaux partenariats avec une nouvelle approche en associant entreprises déjà installées, startups, associations, société civile...».
Emmanuel Macron est arrivé à la mi-journée au palais présidentiel pour un entretien avec son homologue Paul Biya, 89 ans, qui dirige le Cameroun d'une main de fer depuis près de 40 ans.
Il entendait discuter «sans aucun tabou de tous les sujets», comme celui de la transition politique qui s'annonce en raison de l'âge de son homologue, a indiqué l'Elysée. Mais «la France n'a pas à s’ingérer, à adouber qui que ce soit, à donner des leçons», a-t-on précisé de même source.