RDC: sommet sur l'industrialisation de l'Afrique australe

Les Chefs d'Etat de la SADC présents lors du sommet sur l'industrialisation de la sous-région.

Les Chefs d'Etat de la SADC présents lors du sommet sur l'industrialisation de la sous-région.. DR

Le 18/08/2022 à 08h54, mis à jour le 18/08/2022 à 15h45

Une dizaine de chefs d’État de la Communauté économique des États d'Afrique australe (SADC) ont tenu mercredi à Kinshasa un sommet sur l'industrialisation des seize pays membres de la sous-région, appelés à développer leurs propres «chaînes de valeur».

Le thème choisi était: «Promouvoir l'industrialisation au moyen de l'agro-transformation, la valorisation des minéraux et du développement des chaînes de valeur régionales en vue d'atteindre la croissance économique inclusive».

«Il n'y a personne en dehors de l'Afrique qui viendra construire l'Afrique comme nous voulons qu'elle soit construite», a déclaré d'entrée de jeu le président sortant de la SADC, le Malawite Lazarus Chakwera, notant qu'Américains, Européens et Asiatiques ne consacrent que «quelques millions de dollars» à la construction d'infrastructures sur le continent.

«Pour cette raison, nous devons créer nos propres pools de ressources de développement. Nous avons déjà les ressources naturelles et minérales, qui devraient être plus que suffisantes pour financer tout projet dont nous avons besoin à travers l'Afrique», a-t-il ajouté.

«Le pillage que nous avons permis à l'Occident de mener en République démocratique du Congo est un péché dont nous devons nous repentir», a-t-il déclaré. L'heure est venue de montrer et de dire «au monde d'une seule voix que l'Afrique est ouverte aux affaires mais que l'Afrique n'est pas à vendre».

Lui succédant à la présidence tournante de la SADC, le président congolais Félix Tshisekedi a pris dans son discours l'engagement de s'investir, avec tous les États membres de la SADC, dans la construction d'infrastructures en vue de d'une industrialisation rapide de la sous-région.

Les États membres doivent «accélérer la mise en œuvre des projets pertinents et connexes» en vue d'atteindre cet objectif, en mettant à contribution les nouvelles technologies de l'information et de la communication considérées comme «instruments et catalyseurs de l'industrialisation», a-t-il dit.

Tout cela n'est possible que dans un environnement de paix, a plaidé Tshisekedi qui, prenant ses pairs à témoin, a de nouveau accusé le Rwanda de soutenir activement une rébellion (le M23) dans l'est de son pays.

«Ce sommet se tient au moment où notre pays est victime d'une agression lâche et barbare de la part de son voisin le Rwanda», a-t-il déclaré.

Dans un récent rapport, des experts de l'ONU ont affirmé que des troupes rwandaises étaient intervenues militairement à l'intérieur de la RDC depuis novembre 2021. Mais Kigali continue de nier tout soutien aux rebelles du M23.

Dans sa déclaration finale du sommet de Kinshasa lue dans la soirée en direct à la télévision congolaise, la SADC a «manifesté son inquiétude et sa solidarité au sujet des événements récents liés à la sécurité dans la partie est de la RDC» et décidé «d'en faire part au secrétaire général de l'ONU en septembre prochain en marge de l'assemblée générale des Nations unies».

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 18/08/2022 à 08h54, mis à jour le 18/08/2022 à 15h45