A la COP27, l'Egypte se veut le porte-voix de l'Afrique

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Le 08/09/2022 à 16h09, mis à jour le 08/09/2022 à 16h11

L'Egypte, hôte de la prochaine conférence mondiale de l'ONU sur le climat, y fera entendre la voix de l'Afrique et appellera au respect de l'accord de Paris, a déclaré la ministre de l'Environnement, alors que ce continent subit les pires conséquences du changement climatique.

Dans un entretien accordé à l'AFP mercredi, Yasmine Fouad a indiqué que son pays "représentera le continent africain et ses besoins de manière claire et explicite" à la COP27, prévu en novembre dans la station balnéaire de la mer Rouge de Charm el-Cheikh.

"Nous ne sommes pas à l'origine des émissions (de gaz à effet de serre), mais c'est nous -nos populations et nos ressources naturelles- qui sommes les plus affectés", a déclaré Mme Fouad en marge d'une réunion préparatoire avec des représentants de 24 pays africains en Egypte.

Si l'Afrique subit la majorité des conséquences du changement climatique, notamment la sécheresse et les inondations, ce continent émet moins de 4% des émissions mondiales de CO2, selon l'ancien secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui s’exprimait cette semaine lors d'un sommet aux Pays-Bas, destiné à soutenir l'Afrique face au changement climatique.

Le président en exercice de l'Union africaine (UA) et président du Sénégal, Macky Sall, avait relevé "avec amertume, l'absence de dirigeants des pays industrialisés", à Rotterdam.

"La communauté internationale doit prendre une position ferme et s'engager à ce que chacun remplisse ses obligations, comme le prévoit l'accord de Paris", a déclaré Mme Fouad.

En 2015, 196 Etats membres de l'ONU s'accordaient à Paris sur l'objectif de contenir le réchauffement climatique en dessous de +2°C d'ici à 2100, et si possible +1,5°C par rapport aux températures de l'ère préindustrielle, mais la montée en flèche des émissions de carbone a depuis mis en péril ces objectifs.

"Position ferme"

L'accord de Paris réaffirmait que les pays développés doivent apporter une aide financière aux pays moins bien dotés et vulnérables alors que déjà en 2009 à Copenhague ces pays s'engageaient à porter à 100 milliards de dollars par an en 2020 l'aide aux pays pauvres pour réduire leurs émissions et s'adapter aux impacts du changement climatique.

Cette promesse, non tenue, sera d'ailleurs sans aucun doute encore une fois un des sujets de contentieux de cette COP.

Pour Mme Fouad, les préoccupations environnementales étaient considérées jusqu'à récemment en Egypte "comme un obstacle aux investissements" et un "luxe" que le pays de 103 millions d'habitants ne pouvait se permettre.

Comme ailleurs, les appels à obtenir un soutien dans la lutte contre le changement climatique ont longtemps résonné dans le vide, jusqu'à ce que le monde prenne conscience que le changement climatique est une question de "survie de l'Homme sur la planète Terre", a-t-elle dit.

"Nourriture, eau et énergie" 

Selon la ministre, pour garantir le financement des efforts de lutte contre le changement climatique, il convient de se concentrer sur les "besoins humains fondamentaux: la nourriture, l'eau et l'énergie".

En se concentrant sur des projets "rentables", Mme Fouad a déclaré que l'Egypte espère "utiliser des énergies nouvelles et renouvelables pour fournir de la nourriture et de l'eau, par exemple par le biais du dessalement".

Ces projets pourraient aider les pays en développement à répondre à leurs besoins fondamentaux en matière de développement et à lutter contre le changement climatique, a-t-elle ajouté, estimant que ces deux objectifs sont en réalité "un seul et même objectif".

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 08/09/2022 à 16h09, mis à jour le 08/09/2022 à 16h11