RDC: le président nomme un général mort depuis 11 ans

DR

Le 18/10/2022 à 12h31, mis à jour le 18/10/2022 à 12h34

Une ordonnance présidentielle a récemment annoncé la nomination du général-major Floribert Kisembo Bahemuka en tant que commandant du secteur opérationnel Nord Equateur de la République démocratique du Congo. Seulement, le concerné est mort... depuis 11 ans.

En Afrique, surtout subsaharienne, l’on n’est jamais à l’abri de surprises des plus insolites de la part de nos dirigeants. Et la République démocratique du Congo (RDC) vient une fois de plus de s’illustrer de la plus belle des manières, avec la nomination d’un officier décédé depuis belle lurette à la tête des opérations militaires d’une région.

La nouvelle a été annoncée dans une ordonnance présidentielle lue dans une récente édition du journal télévisé. Celle-ci portait sur des nominations au sein du commandement des secteurs opérationnelles des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). C’est une ordonnance présidentielle, donc officielle et d’une haute importance. On est donc en droit de s’attendre à ce qu’elle ne souffre d’aucune erreur. Que nenni!

Dès l’entame de la lecture de l’ordonnance présidentielle, l’on déchante vite. La présentatrice annonce la nomination du général-major Floribert Kisembo Bahemuka en tant que commandant du secteur opérationnel Nord Equateur. Son matricule est même communiqué. Et pourtant, le concerné est mort… depuis 11 ans. Commandant de la zone opérationnelle des FARDC à Lubutu, il a été abattu le 30 avril 2011 à Lonyo, en Ituri.

La séquence n’est pas passée inaperçue. Sur les réseaux sociaux, de nombreux congolais ont exprimé leur étonnement face à cette bourde d’une autre époque. «Le Premier ministre ou du moins le cabinet du PR contacte au minimum les personnes qu'on souhaite nommer à des fonctions militaires. Comment est dirigé ce pays. Que font les renseignements militaires?», s’interroge un internaute.

Au-delà du choc et des moqueries, l’erreur est juste révélatrice d’un grave problème au sein de l’armée congolaise, qui est pourtant très sollicité actuellement, surtout dans l’Est, face aux rebelles du M23. Le renseignement, ou l’information, est le nerf de la guerre, dit-on souvent. Alors, si l’on n’arrive même pas à contrôler l’information au sein de nos propres rangs, comment peut-on espérer combattre, encore moins venir à bout de nos ennemis? Surtout pour un pays aussi vaste que la RDC, objet de nombreuses convoitises?

Par Mohamed Koné
Le 18/10/2022 à 12h31, mis à jour le 18/10/2022 à 12h34