Ayant tenu en haleine l’opinion sénégalaise et africaine depuis près d’un an, le procès de Hissein Habré vient de connaître son épilogue. Dans une décision rendue ce matin, les juges des Chambres africaines extraordinaires (CAE) ont condamné l’ancien président tchadien à la perpétuité.La cour a reconnu Habré «coupable de crimes contre l’humanité, crimes autonomes de torture, de traitement inhumain, d’esclavage forcé, d’homicide volontaire, de pratiques d’exécutions sommaires, d’enlèvement de personne et de leur disparition». Habré purgera sa peine dans une prison à Dakar.Un verdict qui ne surprend même pas les partisans de l’ex-président tchadien. Son épouse, Fatime Raymonne Habré, disait, en fin de semaine dernière, s’attendre à une condamnation de son mari au regard du déroulement du procès.Toutefois, Hissein Habré est acquitté des accusations de crimes de guerres et de transfert illégal de personnes. Ses biens aussi ne seront pas confisqués.Dans une interview exclusive accordée à Radio Sénégal, juste après le verdict, le président des CAE, le juge burkinabé Gberdao Kam, est revenu sur les conditions dans lesquelles ce verdict a été prononcé. «C’est ce matin même que nous avons statué sur le verdict», informe-t-il.Réagissant à cette condamnation, Me Ibrahima Diawara, un des avocats de Hissein habré, a dénoncé «un jugement politique, qui juge l’histoire politico-militaire du Tchad». Pour lui, «les présidents africains ne sont plus à l’abri». Et si c’était l’effet recherché à travers cette condamnation ?
Le 30/05/2016 à 14h10, mis à jour le 30/05/2016 à 14h22