Burkina Faso. Francis Kéré: l'architecte qui séduit Londres après avoir conquis Berlin

La maquette de l'oeuvre que Francis Kéré compte exposer à Londres à partir de juin 2017.

La maquette de l'oeuvre que Francis Kéré compte exposer à Londres à partir de juin 2017. . DR

Le 24/02/2017 à 14h38, mis à jour le 24/02/2017 à 14h57

Originaire de Gando, village situé à une centaine de kilomètres de Ouagadougou, Diébédo Francis Kéré est décrit comme l’un des rares architectes africains à bénéficier d'une renommée internationale. Il crée un pavillon éphémère inspiré de l'arbre à palabres à Hyde Park, en plein cœur de Londres.

Le Burkinabè Diébédo Francis Kéré a été désigné pour créer un pavillon éphémère à Hyde Park, au cœur de Londres. Pour concevoir son oeuvre, Diébédo Francis Kéré s’est inspiré de l'arbre à palabres de sa ville natale de Gando. Le pavillon sera dévoilé aux yeux du public le 23 juin et restera ouvert jusqu’au 8 octobre 2017.

La "marque de fabrique" de l’enfant de Gando réside dans la conception de grands toits en tôles ondulées, surélevés par des poutres et une structure en acier, qui le maintiennent à distance du corps du bâtiment, permettant ainsi à l’air de circuler et empêchant le rayonnement solaire direct sur la structure principale. C'est ce qu'il va appliquer à son projet londonien. 

Rappelons que Francis Kéré a remporté le prix Aga Khan en 2004. Aujourd’hui, il est domicilié à Berlin, mais son succès actuel est le couronnement d'un long cheminement. 

Après quelques années d’études à Ouagadougou, Diébédo devient charpentier. Cela lui permet de décrocher une bourse d’études et de déposer ses valises en Allemagne. Il intègre l’Université technique de Berlin d’où il sort diplômé en 2004. En 1999, alors qu’il n’est encore qu’un étudiant, Francis Kéré crée l’association SchulbausteinefürGando (Des briques pour Gando) et lance son 1er projet d’école éthique.

Son projet vise à créer une école avec la contribution de la population locale, à l'aide de matériaux locaux, durables, moins coûteux, et à générer ainsi de l’activité, voire une économie locale autonome.

Le projet achevé en 2001 donne naissance à un établissement d'école primaire, composé de trois salles et d’espaces extérieurs, utiles pour l’enseignement et la récréation.

Par Ibrahima Zallé (Ouagadougou, correspondance)
Le 24/02/2017 à 14h38, mis à jour le 24/02/2017 à 14h57