Nord du Burkina. Attaques terroristes: l’administration plie bagage

Le 07/03/2017 à 12h00, mis à jour le 07/03/2017 à 13h44

Le nord du Burkina est le théâtre de plusieurs attaques depuis quelques temps. Chez les fonctionnaires, en particulier les enseignants, on commence à grincer des dents. Plusieurs professeurs et maîtres ont donc décidé de fermer les classes et quitter la localité pour quelques temps.

Le Burkina dans sa partie Nord est secoué par des attaques terroristes. Après la nuit du 27 au 28 février 2017, à Baraboulé et à Tongomayel, c’était le tour de Kourfayel le 3 mars de recevoir la visite de ces hommes armés. Là c’est un directeur d’école qui a été criblé de balles devant ses élèves par des individus se réclamant d’Ansaroul Islam, le mouvement mené par le burkinabè Malam Ibrahim Dicko. Ces attaques ont installé la psychose dans le vécu quotidien de la population surtout les fonctionnaires. 

Par ailleurs, la fuite des policiers à l’arrivée des djihadites dans la ville a fini par convaincre les enseignants en particulier et les fonctionnaires en général qu’ils n’étaient pas en sécurité. Les mesures de sécurité annoncées par les autorités pour maintenir les fonctionnaires à leurs postes ont montré leur limite. Les uns et les autres sont déçus car si les forces n’ont pu assurer leur propre sécurité alors il serait difficile pour elles de les protéger. Beaucoup pensent que les djihadistes peuvent égorger ou tirer à bout portant sur tout citoyen dans cette commune, sans inquiétude.

Vu le degré élevé d’insécurité et surtout le fait que les mêmes djihadistes avaient sommé les enseignants de la localité en janvier dernier de ne plus enseigner le français dans les écoles en lieu et place de l’arabe, des agents de l’Etat dans cette localité, ont décidé de suspendre les cours pour rentrer chez eux en attendant de meilleures auspices.

Selon les propos d’un fonctionnaire qui a déjà quitté la localité et qui a voulu garder l’anonymat, la question de l'insécurité au Burkina est devenue une réalité. Les multiples attaques à travers les parties nord du pays en sont des preuves. « Mes collègues ne voudraient pas attendre que les djihadistes mettent leurs menaces à exécution vu déjà ce qui s’est passé avec le jeune directeur», ajoute-t-il le regard rempli de tristesse. 

Par Ibrahima Zallé (Ouagadougou, correspondance)
Le 07/03/2017 à 12h00, mis à jour le 07/03/2017 à 13h44