Agitations ce mercredi 20 septembre 2017 à l’entrée du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Yaoundé. A même le sol, une femme, la quarantaine, réclame à cor et à cri la vraie dépouille de son nourrisson prématuré de sept mois.
L’on apprend que la dame revient de la morgue du CHU, où elle a été invitée par la police à identifier la dépouille de l’enfant décédé en couveuse. «Je ne reconnais pas ce corps. Mon bébé était chauve et clair de teint. Celui qu’on m’a montré est complétement différent», raconte-t-elle entre deux sanglots.
Sauf que, selon le corps médical, «même après le décès, la chevelure et les ongles continuent à pousser. Par ailleurs, la fraicheur de la morgue a tendance à noircir la peau». Des explications qui, hélas, ne convainquent pas les parents du bébé Noah Bikélé. Eux, réclament un test d’ADN pour confirmation. Encore que, pour la mère, son nourrisson aurait été volé. Ce qui est souvent arrivé dans les hôpitaux du Cameroun.
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En réalité l’affaire du bébé du CHU est encore bien plus complexe. Car le nourrisson en question est décédé il y a trois mois, précisément le 28 juin 2017. Encore plus, selon un communiqué rendu public par le CHU, l’affaire commence le 23 juin, jour d’admission du nouveau-né, grand prématuré né quelques heures avant dans un Centre de santé de la ville.
La mère qui a accouché par césarienne, n’a même pas pu voir son bébé à cause de l’effet de l’anesthésie. C’est son compagnon qui amène le prématuré d’urgence au CHU, en quête d’une place en couveuse. Une fois admis, le père a disparu. Et malgré sa prise en charge, sous réserve des frais (pharmacie, médicaments, pédiatrie, examens) prévus en régularisation, le nourrisson décède cinq jours plus tard.
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Faute de présence parentale, le corps est mis à la morgue. Saisis par téléphone, les parents se rendent finalement au CHU quelques jours plus tard, où il leur est signifié l’obligation de payer les frais d’hospitalisation et de morgue avant d’entrer en possession du corps du bébé. Ils seraient repartis sans répondre à cette sollicitation. Les communiqués radio les invitant à venir récupérer la dépouille restent lettres mortes.
Entre temps, les parents ameutes ONG et autres associations de défense des droits des démunis, expliquant que la dépouille est confisquée parce qu’ils n’ont pas de quoi payer les charges. La police judiciaire entre en scène. C’est d’ailleurs elle qui a invité la mère à reconnaitre la dépouille mercredi dernier. Peut-être pour la lui rendre, malgré le non-paiement des frais contestés. Sauf que le problème c’est déplacé. Ce ne serait pas le bon corps. On attend tous l’ADN pour y voir clair.