Ce qui n’était encore qu’un secret de polichinelle a été rendu public ce jeudi 28 décembre 2017, au sortir du Conseil de cabinet (réunion du gouvernement), présidé par le Premier ministre, chef du gouvernement. «Le Premier ministre a instruit l’ouverture de ce secteur à la concurrence.
Mais il faudrait également voir les problèmes en amont, avec les pré-collectes, les collectes et le transport des ordures ménagères», a déclaré Jean-Claude Mbwentchou, ministre de l’Habitat et du développement urbain. En réalité, l’information circulait officieusement depuis quelque temps, suite à la fuite de cette instruction du président de la République, contenue dans une lettre signée du secrétaire général de la présidence et transmise à la Communauté urbaine de Yaoundé.
La société Hygiène et salubrité du Cameroun (HYSACAM), entreprise privée qui assure l’activité de collecte et de traitement des ordures ménagères dans les villes où elle travaille, qui détenait jusqu’ici le monopole de l’activité à travers des contrats passés avec des municipalités locales, doit s’attendre ainsi à l’arrivée d’autres acteurs à l’issue de l’appel d’offres qui sera lancé d’ici peu.
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«Il s’agit d’un appel d’offres international sans limitation du nombre de prestataires. Les populations de Yaoundé produisent plusieurs milliers de tonnes d’ordures ménagères par an et on n'en ramasse que 60% alors que les autres 40% se retrouvent la plupart du temps dans les cours d’eau et proviennent généralement des zones enclavées qui ne sont pas accessibles aux camions d’Hysacam», indique Philippe Ndzana, conseiller technique à la Communauté urbaine de Yaoundé. L’on évoque un montant de 40 milliards de Fcfa sur cinq ans au sujet de cet appel d’offres.
La législation camerounaise attribue la responsabilité du ramassage des ordures aux municipalités. Certaines ont choisi de concéder ce service à Hysacam directement. Elle est donc soit payée par les communes des villes où elle enlève les ordures, soit à travers des subventions que l’Etat accorde à ces villes.
La nouvelle tombe à point nommé et a été accueillie avec joie par les populations. A Yaoundé et à Douala, les ordures s’amoncellent du fait des difficultés notées dans leur ramassage. Les deux capitales du pays présentent actuellement un bien pâle visage sur le plan de la salubrité. Les usagers sont même obligés de les brûler en pleine ville, à l’air libre, afin de s’en débarrasser, ce qui provoque d’autres scènes de pollution.