Sur plusieurs kilomètres, on peut voir une fissure aussi grande qu'impressionnante, apparue subitement au Kenya dans la région de Narok. La cassure s'est opérée exactement le 19 mars avant que de plus en plus de médias internationaux et de géologues ne s'y intéressent. Par endroit, elle est profonde de près de 19 mètres, soit l'équivalent d'un immeuble de 5 étages et large d'une quinzaine de mètres dans d'autres.
La partie la plus impressionnante reste la route Mai Mahiu Narrok où l'on voit que la circulation a été coupée. Il a fallu mobiliser des pelles mécaniques pour la remblayer pour la rendre encore fonctionnelle. A quelques kilomètres de là, les deux parties du domicile d'une famille se trouvent à trois mètres l'une de l'autre, séparées par une vaste crevasse de 6 à 7 mètres. "Cela s'est produit alors que nous dînions", raconte la cheffe de famille à la presse locale.
Les géologues divergent dans leurs explications. Au Daily Nation, quotidien kenyan, David Adede, un géologue local affirme que la fissure était probablement là depuis des milliers ou des centaines de milliers d'années. Elle serait alors remplie de cendres non solidaires avec le reste de la croute terrestre. Les fortes pluies qui se sont déversées dans la zone à la mi-mars ont alors emporté cet amas de résidu volcanique.
Cette thèse est d'autant plus plausible que la fissure est apparue dans la Great Rift Valley qui part de la Corne de l'Afrique pour s'étendre jusqu'au Mozambique. Le fait que la fissure n'ait pas été précédée de tremblement de terre montre, qu'en effet, il ne s'agit pas d'une brusque libération de l'énergie accumulée au fil des millénaires par deux plaques qui se désolidarisent.
Cette hypothèse rejoint celle de Ben Andrews, géologue américain de l'institut Smithonian. Dans des propos sur la chaîne CBS, il explique que: "La plaque tectonique nubienne couvre presque tout le continent africain tandis que la plaque somalienne comprend la moitié de la côte de l’Afrique, depuis le golfe d’Aden au nord jusqu’à Durban en Afrique du Sud au sud. Ces deux plaques s’éloignent les unes des autres à un rythme d’environ 2,5 cm par an en moyenne. Cela signifie que le processus de changement pourrait entraîner la scission de l’Afrique en deux – mais dans environ 50 millions d’années – ce qui entraînerait l’éloignement de la Somalie, du Kenya, de la Tanzanie et de la moitié de l’Éthiopie du reste du continent. Ces pays sont situés dans une zone désignée par les géologues comme la Grande Vallée du Rift".
Cette fissure n'est liée qu'à la seule nature du sol et aux fortes pluies, mais pas à une action géologique. Ce qui laisse perplexe beaucoup d'observateurs.