Mahmoud Abou Zeid, connu sous son pseudonyme Shawkan, avait été interpellé le 14 août 2013 alors qu'il couvrait au Caire la sanglante dispersion d'un sit-in de partisans des Frères musulmans par les forces de sécurité.
"Le choix de Mahmoud Abou Zeid rend hommage à son courage, à sa résistance et à son attachement à la liberté d'expression", a déclaré Maria Ressa, présidente du jury, composé de professionnels des médias, dans le communiqué de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco).
Le ministère égyptien des Affaires étrangères avait exprimé dimanche son "profond regret" après avoir été informé de l'intention de l'Unesco de remettre ce prix à Shawkan. Le Caire a dénoncé une "politisation" de l’organisation, qui fait selon lui le jeu des ONG et du Qatar, bêtes noires du pouvoir égyptien.
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Le porte-parole de la diplomatie égyptienne Ahmed Abou Zeid avait ainsi déploré dans un communiqué que l'Unesco "récompense une personne accusée d'actes de terrorisme et d'infractions pénales".
Plusieurs centaines de personnes, dont trois journalistes, ont été tuées durant la dispersion sanglante du sit-in organisé à l’été 2013 pour protester contre la destitution par l'armée de l’islamiste Mohamed Morsi, premier président civil élu démocratiquement un an plus tôt mais rapidement devenu impopulaire.
Aux côtés de plus de 700 co-accusés, Shawkan est jugé pour meurtre de policiers et vandalisme. L'ONG Reporters sans frontières (RSF), qui a récemment organisé une campagne de soutien au photojournaliste, a dénoncé la peine de mort requise par le parquet égyptien le 3 mars contre Shawkan.
L’Égypte occupe la 161e place (sur 180 pays) au classement mondial 2017 de la liberté de la presse de RSF. Au moins 31 journalistes sont emprisonnés dans le pays selon l'ONG.
Le prix sera décerné le 2 mai à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, a précisé l'Unesco.