Cameroun: la fête nationale sous haute sécurité

Violences dans les régions anglophones du Cameroun.. DR

Le 17/05/2018 à 10h11, mis à jour le 17/05/2018 à 10h12

La date de célébration du 46e anniversaire de l’Etat unitaire approche, mais les tensions sont toujours exacerbées dans les régions dites anglophones du pays, où l’armée est opposée aux groupes armés sécessionnistes.

Le 20 mai prochain, le Cameroun va célébrer la 46e édition de sa fête nationale. Baptisée «Tête de l’Unité», la date commémore le référendum mettant fin au système fédéral et la création de la République unie du Cameroun.

La célébration intervient dans un contexte de tensions dans les zones dites anglophones du pays (le Nord-ouest et le Sud-ouest), où des groupes armés, se réclamant d’un mouvement sécessionniste, procèdent à des attaques terroristes pour réclamer l’indépendance de ces régions. Les accrochages avec l’armée camerounaise sont fréquents. Pendant ce temps, dans la partie septentrionale, la secte terroriste Boko Haram, bien qu’affaiblie, se manifeste toujours par des attaques sporadiques.

Les autorités militaires et les forces de maintien de l’ordre ont assuré que toutes les dispositions avaient été prises pour que les célébrations se déroulent dans la quiétude. La probabilité d’attaques terroristes n’est pas à écarter en effet, compte tenu de la symbolique de la date du 20 mai.

Le gouvernement compte du reste saisir cette occasion pour promouvoir le vivre-ensemble harmonieux dans le pays, malgré la diversité culturelle des populations. C’est d’ailleurs sur cette thématique que vont se dérouler les célébrations: «Citoyens camerounais, restons unis dans la diversité et préservons la paix sociale pour un Cameroun stable, indivisible et prospère».

Pendant ce temps, dans le cadre de la lutte contre les groupes terroristes armés dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, des éléments de la Gendarmerie nationale ont procédé à l’interpellation, samedi 12 mai 2018, du dénommé Tsobonyi Alphonse Tatia alias «Title Man», alias «Général». Ce dernier était activement recherché depuis plusieurs semaines pour son implication dans des actes de violence contre les populations et l’assassinat des personnels des forces de défense et de sécurité.

Son interpellation, après une résistance musclée de sa part, a été filmée et a donné lieu à une vidéo dans laquelle le mis en cause est malmené et ligoté par des hommes en tenue. Dans un communiqué publié mercredi 16 mai 2018, le ministre de la Défense a indiqué: «une enquête a été ouverte pour identifier et, le cas échéant, sanctionner les auteurs de ces agissements contraires au respect des droits humains», tout en incitant les populations à continuer à collaborer avec les forces de l'ordre.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 17/05/2018 à 10h11, mis à jour le 17/05/2018 à 10h12