Vidéo. Cameroun: les dockers de Douala en grève pour de meilleures conditions de travail

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Le 26/06/2018 à 16h36, mis à jour le 26/06/2018 à 21h03

VidéoLes dockers du port autonome de Douala ont observé un arrêt de travail vendredi 22 juin pour dénoncer un «état d’esclavage avancé». De son côté, le Groupement professionnel des acconiers du Cameroun qui les emploie dénonce une «insurrection» menée par des «vandales».

Climat tendu au port autonome de Douala (PAD), dans la métropole économique du Cameroun. Vendredi 22 juin 2018, les dockers du Groupement professionnel des acconiers du Cameroun (GPAC) ont enclenché «un mouvement de grève pacifique» pour dénoncer «l’état d’esclavage avancé» dans lequel ils vivent et exiger de meilleures conditions de travail.

Ils réclament, entre autres, un contrat d’assurance, la répartition équitable du travail, l’application des conventions et accords, ainsi que la prise en charge de leurs familles. Mais la grève a tourné court, après que la police ait dispersé les manifestants. Dans les rangs des grévistes, on parle de blessés et de morts à la suite de heurts avec les forces de sécurité.

«Le préfet a demandé qu’on tire à balles réelles sur les dockers. Il y a deux morts et des blessés, dont certains qui ont perdu leurs bras parce qu’on leur a lancé des grenades», affirme Jean Pierre Voundi Ebale, qui se présente comme le leader des travailleurs dockers.

«Il n’y a aucun mort. Par contre, il y a eu un agent docker parmi ces vandales (les grévistes, NDLR) qui a été grièvement blessé au niveau du bras droit. Il est présentement à l’hôpital Laquintinie (l’un des hôpitaux de référence de la ville, NDLR). Trois dockers se trouvent aujourd’hui dans notre centre médical. Ils ont été agressés par ces vandales qui organisent de sortes d’escadron de la mort pour intercepter ceux qui viennent travailler», confient des sources dignes de foi au GPAC, l’organisme qui organise l’activité docker au PAD. Ici, on qualifie cette grève de «mouvement insurrectionnel» mené par «des individus qui pour la plupart ne sont plus dockers».

On balaie également d’un revers de la main les revendications formulées par les grévistes, affirmant que «le GPAC a investi pour prendre soin des dockers» à travers notamment des contrats de travail ou encore l’assurance.

«On ne peut pas dire que les dockers n’ont pas de problème. Aujourd’hui, le véritable problème du docker du GPAC est la bonne répartition du travail. Pour qu’il ait du travail, il faudrait que tous les acteurs mettent en place la convention collective de la manutention portuaire signée le 6 mars 2018, et que celle-ci soit étendue sur tous les espaces portuaires», affirment nos sources.

Les grévistes, qui avaient déjà observé un arrêt de travail en mai 2017 pour les mêmes motifs, sont résolus à continuer le mouvement jusqu’à ce que leurs revendications trouvent un écho favorable.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 26/06/2018 à 16h36, mis à jour le 26/06/2018 à 21h03