Cameroun: le gouvernement tente de désamorcer la polémique sur la hausse du coût du Hadj

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Le 08/05/2019 à 08h46, mis à jour le 08/05/2019 à 08h47

Les chefs de communautés musulmanes et les encadreurs des pèlerins se sont concertés ce début de semaine sur le sujet avec le président de la Commission nationale du Hadj, qui leur a notamment expliqué que cette augmentation est liée à des facteurs exogènes.

Depuis l'annonce de la hausse des prix du Hadj 2019 par le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, par ailleurs président de la Commission nationale du Hadj, la polémique enfle dans les médias et chez certains fidèles musulmans.

Dans un communiqué publié la semaine dernière, le ministre a annoncé que le prix du Hadj cette année s'élève à 2,529 millions de francs CFA. Soit près de 300.000 francs CFA de plus qu'en 2018. D'où la session pédagogique organisée ce lundi 6 avril 2019 par le ministre de l'Administration territoriale, en compagnie de leaders d'associations musulmanes et des encadreurs des pèlerins.

«Par exemple, le prix du transport urbain, qui n’était pas pris en considéréation l’année dernière, coûte 175.000 francs CFA. Le visa demande environ 109.000 francs. Donc, sur ce palier, il y a déjà une augmentation de 284.000 francs qui ne dépend pas du Minat (ministère de l’Administration territoriale, NDLR). Nous avons pratiquement gardé les mêmes prix que 2018», explique le ministre, pour dédouaner le gouvernement.

«Il y a aussi ce côté exogène qui ne dépend pas de nous. Par ailleurs, lorsqu’on discutait du prix du Hadj l’année dernière, le dollar était à 590 francs CFA, alors qu’à présent, il vaut 630 francs. Rien que cette différence entraîne une augmentation de près de 100.000 francs CFA sur les billets d’avion», ajoute le membre du gouvernement.

Des explications assimilées par les pèlerins musulmans, qui ont néanmoins transmis des doléances. Entre autres, que le gouvernement subventionne le Hadj comme c'est le cas dans certains pays africains à l'instar du Tchad et de la Côte d'Ivoire. D'aucuns voudraient que cette hausse, qui a pris de nombreux fidèles de court, soit revue à la baisse.

«En 2018, nous avons respecté scrupuleusement les instructions du chef de l’Etat qui allaient dans le sens de baisser les coûts du voyage, et ensuite d’accorder un meilleur accompagnement aux pèlerins. Cette année, nous sommes dans cette même logique», affirme le ministre, qui énumère quelques avantages auxquels les pèlerins camerounais auront droit (hôtel à Makkah, à la Mecque situé à moins de deux kilomètres de la Kaaba, tentes climatisées, etc.). L'effectif des pèlerins camerounais attendu cette année est de 2.839, soit 350 de plus que l'année dernière.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 08/05/2019 à 08h46, mis à jour le 08/05/2019 à 08h47