Cameroun: la Fête de l'Aïd el-kébir célébrée ce dimanche sous le signe du vivre-ensemble

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Le 11/08/2019 à 16h12, mis à jour le 13/08/2019 à 14h36

La communauté musulmane célèbre la Tabaski ce dimanche 11 août 2019, dans un contexte sociopolitique tendu, à cause notamment de la crise anglophone. L'occasion pour les imams de lancer un appel à l’unité nationale.

La communauté musulmane du Cameroun célèbre ce dimanche, 11 août 2019, la Fête du mouton, communément appelée Tabaski.

Dans plusieurs ménages, l’on a sorti les vêtements de circonstance et concocté un repas digne des grandes fêtes, en fonction de sa bourse.

Aliou, cadre dans une entreprise privée à Yaoundé, la capitale, a célébré la fête avec des amis cette année.

«La plupart sont des amis non-musulmans. Nous avons célébré l’Aïd el-kébir ensemble, dans la bonne humeur et la communion. C’est aussi ça le sens de cette fête: le partage et le vivre-ensemble», affirme ce jeune marié, qui a convolé en justes noces il y a quelques jours à peine. 

Le vivre-ensemble, une notion de plus en plus récurrente dans les discours politiques et dans les conversations au Cameroun, dans un contexte sociopolitique tendu à cause notamment de la crise anglophone qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis bientôt trois ans. L

La prière de cette année était d’ailleurs placée sous le signe du vivre-ensemble.

Vendredi, l’imam de la mosquée du Complexe islamique de Tsinga à Yaoundé, Bouba Goï Goï, a appelé les Camerounais en général et la communauté musulmane en particulier à promouvoir l’unité nationale, la sécurité et le vivre-ensemble.

«Notre pays traverse une crise, et c’est pour cela que nous insisterons toujours sur le sujet», a expliqué le guide religieux.

Comme de tradition, de nombreuses familles ont sacrifié un mouton selon le rite musulman.

«Je ne conçois pas la Tabaski sans mouton. C’est la star du menu de ce jour», affirme Aminatou. Ici, les convives ont droit entre du mouton à la sauce tomate ou des côtes de mouton cuite au four et accompagnés de petits légumes (carottes et haricot verts).

Chez les Mohamed, l’on a dû se contenter de poulet en lieu et place du mouton. «Nous sommes à la veille de la rentrée scolaire, avec tout ce cela implique comme dépenses pour nous parents. Donc, il a fallu être raisonnable. Mais ça n’enlève rien à la fête», assure Zenabou, maman de trois enfants, dont la cadette intègre le lycée le 2 septembre prochain.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 11/08/2019 à 16h12, mis à jour le 13/08/2019 à 14h36