Egypte: le burkini de nouveau autorisé dans les piscines et plages d’hôtels

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Le 25/08/2019 à 09h49, mis à jour le 26/08/2019 à 12h01

Les femmes sont autorisées à porter le burkini dans les piscines et les plages des établissements hôteliers, une décision de la Chambre des établissements de tourisme. Il n’en demeure pas moins que pour les hôteliers égyptiens, le débat burkini-bikini est loin d’être clos.

Est-ce la fin de la polémique sur le port du burkini dans les piscines et les plages des hôtels d’Egypte? Ce n’est pas certain. Une chose est toutefois sûre. La chambre des établissements de tourisme égyptien vient de trancher en faveur du port du burkini, un «maillot de bain dit "islamique"» qui couvre presque tout le corps et les cheveux.

Cette décision intervient après l’interdiction de cet accoutrement, qui datait de 2017.

En août 2017, le ministre du Tourisme avait autorisé le port du burkini, avant de revoir sa décision 24 heures plus tard en annonçant une interdiction pure et simple de cette tenue de bain. Cette situation avait mis les hôteliers égyptiens dans l’embarras, en pleine période estivale.

L'interdiction répondait, de fait, à une demande de nombreux hôteliers, notamment ceux des stations balnéaires, qui la justifiaient par des raisons liées à l’hygiène.

Toutefois, pour beaucoup, ces interdictions ont pour but d’éviter de choquer les touristes étrangers, nombreux durant la période estivale dans les stations balnéaires le long de la Mer Rouge.

Il y a déjà deux ans, Ali al-Halawany, président de la Chambre des hôtels de la Mer Rouge, avait souligné que l’interdiction du burkini dans les piscines d’hôtels n’était pas nécessaire et qu’il fallait laisser aux hôteliers le choix d’autoriser ou non son port, en fonction de la saison touristique et du type de clientèle qu’ils accueillent dans leur établissement.

Ainsi, certains hôtels des stations balnéaires haut de gamme interdisent globalement l’accès des piscines aux femmes en burkini.

Mais à cette époque, en suivant la volonté de l’Association des hôteliers, le ministre s’est attiré des foudres de nombreux clients, tout particulièrement des Egyptiens, qui avaient jugé cette décision discriminatoire.

Ainsi, plusieurs plaintes ont été adressées au ministère de la tutelle par des clientes qui n'avaient pas été autorisées à accéder aux piscines et plages privées des hôtels. Celles-ci ont jugé qu'elles avaient été discriminées à cause du port du burkini.

Pour les adeptes du burkini, celui-ci ne peut être interdit si son matériau est identique à celui d’un maillot de bain ordinaire.

La polémique aura duré deux années et la situation qui a fini par pousser les professionnels à revoir leur décision d'interdiction initiale du burkini, laissant désormais le soin aux hôteliers de décider du port ou non du burkini dans leurs établissements.

Rappelons que ce débat burkini-bikini touche plusieurs pays, tant des pays à majorité musulamne, que des pays laïques et occidentaux.

En France, en 2016, plusieurs municipalités, soutenues par le gouvernement français, avaient interdit le port du burkini dans les plages et les piscines. Toutefois, un tribunal a déclaré l’interdiction du burkini anticonstitutionnelle.

Par Karim Zeidane
Le 25/08/2019 à 09h49, mis à jour le 26/08/2019 à 12h01