«Au Cameroun, le "Bataillon d’intervention rapide", une unité d’élite de 5.000 soldats, est soupçonné des pires exactions dans des "chambres de torture secrètes"», écrit Mediapart.
Dans un article publié le 19 septembre 2019 et reprise par d’autres médias occidentaux, le site d’informations français indiquait également que «du matériel militaire français est utilisé contre les populations du Cameroun», et que «le BIR est régulièrement accusé de violer les droits de l’Homme et de réprimer, sous couvert de la lutte antiterroriste, les populations locales».
L’enquête de Mediapart ajoutait par ailleurs que des véhicules militaires de type "Bastion", de fabrication française, sont utilisés par le BIR et que dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le BIR procède à des interventions de «contre-insurrection» en utilisant «des méthodes qui leur ont été enseignées par des formateurs français, américains, et israéliens, selon les principes élaborés par la France, à l’époque des guerres d’Indochine et d’Algérie, et perfectionnés par les Américains en Irak».
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Faux, dément Yaoundé qui parle «d’allégations mensongères et de contre-vérités» contre les forces camerounaises de défense et de sécurité, particulièrement le Bataillon d’intervention rapide (BIR), une unité d’élite de l’armée engagée notamment dans la lutte contre la secte terroriste Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord, frontalière du Nigeria.
«Le BIR s’est toujours illustré par la qualité de ses troupes, par sa bravoure, par son efficacité et par ses hauts faits, sur tous les théâtres d’opération où il a été appelé à se déployer», a déclaré le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi, lors d’un point de presse ce dimanche 22 septembre 2019.
Dégâts collatéraux
Selon le ministre, s’il est vrai que «des dégâts collatéraux» sont enregistrés de temps à autre comme c’est le cas partout ailleurs dans le monde en pareilles circonstances, ceux-ci «ne sauraient occulter les mérites d’une institution républicaine dont nous avons tout lieu d’être fiers».
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Et le membre du gouvernement de s’interroger sur cette «campagne médiatique pernicieuse» contre les forces de l’ordre camerounaises, au moment où le président de la République, Paul Biya, a convoqué un «grand dialogue national» en vue de trouver une issue à la crise anglophone qui secoue le pays depuis octobre 2016.
«Il n’y a point de doute qu’il y a là encore (…) une claire intention de manipuler l’opinion nationale et internationale, d’attiser les rancœurs et les tensions dans un pays résolument engagé et mobilisé pour le rétablissement de la paix et de la sécurité, là où elles sont aujourd’hui menacées, de diaboliser et de stigmatiser une armée forte et crédible, dont le principal crédo repose sur des principes sacrés, notamment le respect des institutions républicaines et la défense populaire, et peut-être aussi, de mettre en question le bien-fondé de sa participation au "grand dialogue national"», conclut le ministre de la Communication, qui réitère «l’estime» du peuple camerounais et la «haute confiance» du chef de l’Etat aux forces de l’ordre.