Cameroun: arrestation d'un instituteur soupçonné d’avoir violé ses élèves

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Le 08/01/2020 à 14h56, mis à jour le 08/01/2020 à 19h54

Instituteur dans une école primaire privée de Douala, la métropole économique, le suspect est accusé d’avoir sexuellement abusé d’une vingtaine d’élèves, toutes des filles, âgées de 10 à 14 ans. Il a été interpellé par la police et se trouve actuellement en garde à vue.

Un enseignant de CM2 d'une école privée de Douala, la métropole économique du Cameroun, est soupçonné d’avoir violé une vingtaine de ses élèves, rapportent des médias locaux. Les victimes sont âgées de 10 à 14 ans et les abus auraient commencé en novembre dernier.

L'affaire a éclaté lorsque les fillettes ont décidé de briser le silence et de dénoncer leur instituteur auprès de leurs parents, après avoir longtemps gardé ce secret enfoui en elles.

L’enseignant a été interpellé le lundi 6 janvier dernier par la gendarmerie. Placé en garde à vue, il aurait reconnu les faits, et a imputé ces agissements à une force occulte.

Il risque de 5 à 10 ans de prison s’il est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés par un tribunal.

La loi camerounaise condamne en effet toute personne qui, a l’aide de violences physiques ou morales, contraint une personne, même pubère, à avoir avec lui des relations sexuelles.

La peine est doublée lorsque le coupable est notamment une personne ayant autorité sur la victime, précise l’article 298 du Code pénal.

Selon une étude récente commandée par le ministère camerounais de la Santé, sur un échantillon représentatif de 37.719 filles et femmes camerounaises, 5,2% ont déclaré avoir été victimes de viols, et près qu’un quart avait moins de 10 ans au moment de l’agression sexuelle.

Au Cameroun, selon des statistiques officielles, 500.000 femmes sont victimes de viol chaque année. 

Les victimes se taisent souvent par peur, par honte ou pour ne pas jeter le discrédit sur leur famille. Mais grâce à l’action d'associations de lutte contre les violences faites aux femmes, de plus en plus de familles osent briser ces tabous et porter ces affaires devant la justice.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 08/01/2020 à 14h56, mis à jour le 08/01/2020 à 19h54