Le Cameroun dispose désormais d’un plan stratégique national de prévention et de lutte contre le cancer sur la période 2020-2024. Le document, adopté le 28 juin dernier, servira de «boussole» dans la lutte contre cette maladie pour les cinq prochaines années.
«Nous avons rédigé un document qui est en quelque sorte une boussole qui nous conduira vers la victoire», affirme le Pr Paul Ndom, secrétaire permanent du Comité national de lutte contre le cancer, dans des propos rapportés par le quotidien national Cameroon tribune. Les autorités sanitaires reconnaissent que la stratégie mise en œuvre jusqu’ici n’était pas bien élaborée et souffrait de l’apathie des pouvoirs publics et d’un manque de financements.
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Par ailleurs, le combat contre le cancer se faisait essentiellement à Yaoundé, la capitale, et à Douala, la métropole économique du pays. Excluant les malades des autres régions du pays, notamment ceux des zones reculées et enclavées. «Nous devons mener des activités à travers le pays. Des ressources humaines et financières sont nécessaires. Il faudrait qu’on sente, en 2024, que la prise en charge du cancer est holistique et touche la plupart des régions», affirme le Pr Paul Ndom.
Ce plan traduit la volonté du gouvernement d’amplifier la lutte contre le cancer, à travers notamment la création des centres de dépistage permanent. L’objectif est de réduire la morbidité et la mortalité liées à cette maladie, d’améliorer la prise en charge des malades et la mise à disposition des matériels et des équipements de riposte.
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«La mise en œuvre effective de ce plan permettra une lutte accrue et de prévenir cette maladie qui fait de nombreuses victimes», estime Phanuel Habimana, représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Cameroun. Selon l’OMS, le nombre de nouveaux cas de cancer a augmenté entre 2010 et 2018, passant de 10.000 à 15.769 dans le pays.
En 2018, les cinq cancers les plus fréquents sont le cancer du sein (20,8%), du col de l’utérus (14,9%), de la prostate (14,0%), du foie (6,1%) et le cancer colorectal (5,5%), selon l’estimation de l’incidence du cancer, mortalité et prévalence dans le monde publiée en 2018.