"Depuis le mois d'avril, on a compté 17 cas de décès", ajoute le directeur de la prison, Camille Nzonzi, qui déplore les ravages de la surpopulation carcérale: "Nous comptons 1.364 détenus, c'est trop". La prison de Bunia a été conçue pour accueillir 220 personnes, selon les Nations unies.
"Le plus grand problème, c'est la pénurie alimentaire", constate le directeur. Face aux carences de l'administration pénitentiaire, une église adventiste a organisé une distribution de vivres à Bunia.
En file indienne, habitués à être entassés les uns sur les autres, les yeux rougis, les détenus présentent des signes évidents d'amaigrissement.
"On vit mal, on dort mal, on ne prend pas soin de notre santé et on ne mange pas, deux cuillerées de bouillie par personne. Aujourd'hui, on a de la chance, on a eu du riz", résume l'un d'eux, Justin Titike.
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Des centaines de détenus meurent chaque année dans les prisons congolaises (201 en 2017 et 223 en 2018, selon l'ONU).
"Les prisons congolaises sont parmi les plus surpeuplées du monde", avec "un taux de surcapacité moyen de 432%", a souligné l'ONG Human Rights Watch.
L'ONG a lancé un nouveau cri d'alarme en avril, au début de l'épidémie du nouveau coronavirus, qui a touché une centaine de prisonniers dans la prison militaire de Ndolo à Kinshasa.
Surpeuplées, les prisons subissent de fréquentes ruptures de stocks de nourriture et de médicaments.
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"La quantité de nourriture n'est même pas suffisante pour un enfant de 2 ans", témoigne Augustin, un condamné à mort détenu à Agenga (Equateur, nord-ouest) dans un rapport de l'ONG française Ensemble contre la peine de mort publié fin 2019.
"Dans la majeure partie des établissements pénitentiaires visités, les détenus ont expliqué qu'en dehors du paracétamol et des traitements contre le paludisme et la tuberculose, il n'y avait aucun médicament disponible", ajoute l'ONG.
"On se demande ce qu'en pense le président", se demande à Bunia un détenu de la prison centrale, Justin Bangate.
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Le chef de l'Etat Felix Tshisekedi a justement mis la question de la "rupture de stocks en vivres et en médicaments" à l'ordre du jour du conseil des ministres ce vendredi.
Le chef de l'Etat s'est engagé à "veiller personnellement que chaque détenu puisse bénéficier d'un traitement qui préserve sa vie, sa santé physique et mentale, ainsi que sa dignité".
En attendant, vendredi à Bunia, des miliciens armés ont encerclé la prison centrale de la ville pour demander la libération des leurs, et négocier leurs propres conditions de reddition.