Depuis deux semaines, Senekal, petite ville rurale située à quelque 300 km au sud de Johannesburg, s'agite et préoccupe le pays. Le président Cyril Ramaphosa a appelé au calme, comme nombre d'organisations, alors que certains politiques, profitant d'un regain de tensions raciales dans ce pays où elles affleurent vite, ont joué la provocation.
Des dizaines d'éleveurs blancs font le siège du tribunal, alors que plusieurs centaines de partisans de la gauche radicale (EFF), tout de rouge vêtus et venus de plusieurs régions du pays, manifestent à quelques centaines de mètres sur la route. Un canon à eau de la police a été positionné à proximité.
A l'entrée du tribunal, des policiers en uniforme marine montent la garde, gilets pare-balles noirs et fusils d'assaut en main.
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A l'intérieur, après un débat entre le ministère public, qui a demandé à la presse de ne pas écrire son nom ni montrer son visage, et les avocats de la défense, le juge a décidé que seules les plaidoiries finales et le verdict pourraient être télévisés.
L'accusation avait argué de la sensibilité de cette affaire, alors que la défense ne s'opposait pas à la médiatisation des débats, selon une journaliste de l'AFP sur place.
L'affaire a commencé au début du mois avec la découverte du corps pendu d'un éleveur blanc de 22 ans, accroché à un poteau au milieu des champs. L'arrestation de deux suspect noirs puis une manifestation tendue d'éleveurs blancs avait suivi, avec dérapages verbaux et incendie d'une voiture de police.