"Depuis une semaine, la vie de milliers de civils est en danger imminent à cause des violences armées répétitives à Alindao, où certains groupes de la population ont été particulièrement ciblés", selon un communiqué du bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).
"Ces personnes qui vivent au jour le jour sont désormais coupées de leurs petites sources de revenus, la nourriture se fait de plus en plus rare. Elles vivent dans la peur et le traumatisme", poursuit le communiqué.
Le 30 juin, une attaque lancée à Alindao par des rebelles de l'Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), un des principaux groupes armés, avait fait 7 morts, selon le porte-parole des Casques bleus de la Mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca), qui n'avait pas donné plus de détails. Les violences auraient fait au moins deux morts civils, selon Ocha.
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Des milliers de personnes ont été déplacées, des maisons incendiées et des biens pillés, poursuit Ocha, qui souligne que "l’insécurité croissante empêche toute assistance aux personnes affectées par cette nouvelle violence".
"Toutes les parties au conflit doivent arrêter toute violence contre les civils, les infrastructures civiles, les acteurs humanitaires et respecter le droit international humanitaire", a affirmé Denise Brown, coordinatrice humanitaire de Ocha pour la Centrafrique.
L'ONU a estimé fin mai que près de la moitié de la population était en "situation d'insécurité alimentaire", en raison de l'épidémie de coronavirus, mais également à cause de la situation sécuritaire.
La Centrafrique, deuxième pays le plus pauvre du monde selon l'ONU, est ravagée depuis 2013 par une guerre civile qui a néanmoins considérablement baissé d'intensité depuis 2018.
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Les forces gouvernementales ont réussi depuis fin décembre 2020 à reprendre aux rebelles les agglomérations et une bonne partie des deux tiers du pays qu'ils contrôlaient depuis plusieurs années, essentiellement grâce au renfort de soldats rwandais et à la présence de centaines de paramilitaires russes combattant à leurs côtés.
Moscou ne reconnaît officiellement la présence que de 1.135 "instructeurs non armés" mais les ONG opérant sur le terrain, la France et l'ONU affirment qu'une partie d'entre eux sont des hommes du groupe privé russe de sécurité Wagner, ce que dément Moscou.
Selon l'ONU, les "instructeurs" russes ont commis avec l'armée centrafricaine "des violations du droit humanitaire international", dont des "assassinats aveugles".