Plus de peur que de mal. Même s’il est encore tôt de crier victoire, le monde est moins inquiet qu’au lendemain de l’annonce de l’apparition du variant Omicron par les Sud-Africains, il y a de cela un mois. Rapidement, le pays et ses voisins ont été mis au banc des accusés avec l'arrêt des liaisons aériennes touchant toute l’Afrique australe.
Et les conclusions d’une étude publiée mercredi 22 décembre 2021 par l’Institut national sud-africain des maladies transmissibles, sur la dangerosité d'Omicron, montrent clairement que le nouveau variant ne posera pas autant de problèmes que Delta, à l’origine d’une hécatombe au niveau mondial et qui a mis à rude épreuve les unités sanitaires de nombreux pays développés. Le traumatisme créé par Delta explique grandement les décisions prises par les Etats pour se protéger contre ce nouveau variant.
Cependant, selon les résultats de l'étude, Omicron entraîne moins d’hospitalisations et d’effets secondaires graves que ses prédecesseurs que sont Alpha, Bêta et Delta. D’ailleurs, depuis l’apparition de ce nouveau variant, les décès sont restés globalement faibles, avec moins de 50 morts par jour depuis l’annonce de l’apparition du nouveau variant, alors que les contaminations, malgré une baisse, dépassent encore la barre des 20.000 nouveaux cas quotidiens.
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Selon les experts sud-africains, le pic des contagions est dépassé et l’Afrique du Sud maîtrise bien Omicron et avancent même que le pays est en train d’en finir avec cette 4e vague. En tout cas, les contaminations ont fortement baissé ces derniers jours dans le pays, suscitant «une lueur d’espoir» dans la communauté scientifique. D’ailleurs, les mesures barrières annoncées par les autorités se sont desserrés et les Sud-Africains ont déjà repris «une vie presque normale».
Ces résultats ont été confirmés par ceux menés en Ecosse et au Royaume-Uni qui ont eux aussi montré que le variant Omicron entraîne moins d’hospitalisations que Delta. En attendant d’être complétées, ces études font ressortir qu'Omicron pourrait être 35% et 80% moins sévère que Delta.
Si tout le monde s’accorde à dire que ce variant reste 3 à 5 fois beaucoup plus contagieux que le Delta. D’où le nombreux élevé de personnes contaminées dans de nombreux pays européens. Ainsi, au Royaume-Uni, durant ces dernières 24 heures, ce sont 119.789 nouvelles contaminations qui ont été enregistrées, un record, et les hospitalisations commencent à augmenter.
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Toutefois, la vigilance doit rester de mise. Et la meilleure façon de se prémunir encore des formes graves du Covid-19 reste la vaccination. En outre, du fait des nombreuses mutations du variant Omicron, certains experts préfèrent jouer la prudence et craignent que ce qui est valable pour l’Afrique du Sud et le continent ne le soit pas partout dans le monde. En effet, l’Afrique demeure, à date d’aujourd’hui, le continent le mieux épargné par la pandémie du Covid-19. La jeunesse de la population africaine et le fait que ces populations soient aussi habituées à faire face à des pandémies sont avancées par certains experts pour expliquer le nombre globalement faible de personnes affectées par le virus.
En outre, cette faible sévérité du nouveau variant pourrait s’expliquer, selon les experts, par le fait qu’une partie importante de la population mondiale a déjà été touchée par le variant Delta. A ce titre, certains experts avancent qu’environ 70% des Sud-Africains auraient déjà été infectés par un précédent variant. Ce qui fait que les populations sont partiellement immunisées par l’infection ou par les vaccins.
Partant, la situation sud-africaine ne peut être transposée partout dans le monde. D’où la nécessité de mettre l’accent sur la vaccination qui semble réduire fortement la survenance des cas graves de Covid-19.