Sur les 27 élèves avocats admis au concours de novembre 2020 seuls 24 se sont inscrits dont 2 femmes. Le centre de formation professionnelle des avocats (CFPA) du Niger est un établissement d’utilité publique ayant pour vocation la formation initiale et continue des avocats. Il est accessible à tous les élèves avocats de l’espace communautaire, en vertu du principe de mobilité lié à l’uniformisation des règles régissant la profession d’avocat dans les pays membres de l’UEMOA.
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«Aujourd’hui, nous écrivons une page importante de l’histoire de notre barreau, en procédant au lancement officiel des activités du CFPA. C’est le règlement d’exécution numéro 2/UEMOA/2018 qui a prévu la création de centres de formation des avocats au sein de chaque barreau des pays membres de l’UEMOA. Il est de tradition dans les écoles d’avocats, d’associer le nom d’un illustre avocat à chaque promotion. C’est pourquoi, nous avons décidé d’attribuer à la 1ère promotion le nom de maître Tahirou Kelessi. Ce fut le premier Nigérien à prêter le serment d’avocat en 1976. Ces élèves avocat suivront des cours de 6 mois et un stage d’imprégnation (en juridiction et en cabinet) de 3 mois à l’issue desquels ils passeront l’examen pour l’obtention du certificat d’aptitude à la profession d’avocat (CAPA) qui leur ouvre la porte au stage d’avocat. Au cours de ce stage, ils suivront au centre une formation initiale obligatoire suivant le programme qui sera défini par le conseil d’administration du centre», a déclaré Boubacar Oumarou, bâtonnier de l’ordre des Avocats du Niger
Au Niger, on compte un magistrat pour 49 000 habitants, ce qui est loin du ratio des Nations unies qui est de 1 magistrat pour 10 000 habitants. Pour ce qui est des avocats, le fossé est encore plus grand avec approximativement 1 avocat pour 170 000 habitants.
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«Pour combler ce déficit, nous fondons beaucoup d’espoir sur l’école de formation judiciaire et sur le centre de formation professionnelle des avocats. Il est de notoriété publique que pour rendre une bonne justice, le magistrat a besoin des avocats à ses côtés. Malheureusement, l’un des problèmes auquel il faut trouver une solution, c’est l’absence des avocats à l’intérieur du pays. Il n’est pas normal qu’après 60 ans d’indépendance, plus de 20 millions de Nigériens n’aient pas accès au service d’un avocat à côté de chez eux», à déclaré Ikta Abdoulaye Mohamed le ministre de la justice du Niger.
Les enseignements inscrits au programme du centre sont dispensés par des avocats, enseignants-chercheurs et magistrats.