Au Burkina Faso, le mois de ramadan rime avec forte consommation des fruits. Une aubaine que les vendeuses saisissent en mettant tout en œuvre pour couvrir les besoins des consommateurs. «Tous les fruits s'achètent en ce moment. Les plus sollicités sont les fruits qui nous viennent du Maroc, notamment le raisin et la mandarine. Même si depuis ce matin, je n’ai pas encore vendu de fruits, je garde espoir que les clients vont bientôt arriver», confie une vendeuse.
Cet intérêt pour ces aliments riches en minéraux et en vitamines est dû au fait qu’il est de tradition pour beaucoup de musulmans de rompre le jeûne en mangeant à la fois sain et équilibré. «C’est dans nos habitudes de confectionner des paniers de fruits qu’on remet à certains particuliers. Maintenant, à l’occasion du jeûne, les Burkinabè ont tendance à passer plus de commandes», admet Issaka Ouédraogo.
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En dépit de la situation socioéconomique, mangues, ananas, bananes et pastèques se vendent bien. Si pour beaucoup d’observateurs, l'inflation galopante mène le continent vers une crise majeure, pour Issaka Ouédraogo, cette hausse se ressent, pour l'instant, beaucoup moins au niveau des prix des fruits. «Les produits que nous achetons régulièrement sont restés quasiment les mêmes au niveau des prix», constate t-il.
En attendant la grande affluence des clients, les vendeuses, elles, se plaignent. «Nous souhaitons que la paix demeure au Burkina Faso. Cette année, le marché n’est pas satisfaisant. Les clients ne se bousculent pas encore. Les années précédentes, on vendait mieux qu'actuellement. Je me dis que c’est forcément lié à la situation sociopolitique du pays. Que Dieu nous vienne en aide», implore Bintou Congo.
Certes, les habitudes alimentaires des ménages burkinabè ont changé depuis l'avènement de la crise de Covid-19. Mais la reprise timide de l’activité économique a toutefois redonné à ces vendeuses leur capacité de résilience.