Pour trouver des acheteurs de fruits, direction Kipé, quartier huppé de la capitale guinéenne Conakry. Petite supposition. Ici, les habitants ont les moyens, alors ils achètent certainement des fruits, d'autant que c'est le ramadan... Sauf que l'hypothèse semble erronée. Là aussi, les bananes et autres fruits ne trouvent presque pas preneurs.
Et c'est inquiétant, selon Fatoumata Camara, vendeuse de fruits dans la capitale. «En ce mois de ramadan, ça marche peu, ce n’est pas comme les autres mois. Actuellement les gens consomment peu de fruits. Les plaintes sont nombreuses, pas d’argent, les choses ont changé, on ne comprend rien. Le constat, quand même, c’est que les fruits sont chers. Il y a quatre ou trois bananes pour 2 dollars», constate-t-elle.
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Le problème, c'est d'abord, chez les grossistes fournisseurs. Là, il n'y a pas que les prix qui ont changé, le mode de facturation aussi, regrette Fatoumata. «Actuellement, chez les grossistes on pèse alors qu’à l’époque on achetait par tas. Un régime de banane par exemple fait sortir 100 kilos, et le kilo se vendait à 6.000 francs guinéens avant le ramadan. Actuellement, cela coûte 10.000 francs. Donc pour un régime de bananes, il faut faire sortir au moins un million. Voilà, et c’est presque mission impossible», détaille-t-elle.
Alors les clients paient le prix fort. Et les grossistes et les détaillants se rejettent la faute, constate cette autre vendeuse, Mariama Bah. Selon elle, «les client reprochent en permanence le coût élevé des fruits. Et puis, ils annoncent qu'il n'y a actuellement pas d'argent. Mais nous essayons de leur expliquer la situation, mais la compréhension est difficile. Imaginez, ces grosses bananes, nous revendons 4 à 20 000 FCFA, soit un peu moins de 2 dollars, les petites, 3 à 1 dollars».
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Le seul client que nous avons trouvé après avoir attendu quelques heures n'a pas la même perception que la majorité des clients. Lui a tout un autre avis: les prix sont abordables, dit-il. Les fruits en Guinée, pays où il pleut 9 mois sur 12, sont devenus un produit de luxe. D'ailleurs, certains fruits importés coûtent souvent moins cher que ceux produits sur place.