Guinée: l'Etat compte récupérer les 72 heures du livre de Conakry, mais...

VidéoLes 72 heures du livre de Conakry seront bientôt institutionnalisées. Cette initiative des autorités guinéennes devrait permettre aux acteurs du livre de pouvoir profiter pleinement de cet événement majeur. Toutefois, certains ne cachent pas leurs craintes.

Le 06/10/2022 à 12h53, mis à jour le 06/10/2022 à 12h54

C'était attendu, ou plutôt souhaité, et ce sera certainement bientôt effectif. Le ministère de la Culture de la Guinée souhaite devenir partenaire des 72 heures du livre de Conakry, événement qui se tient tous les ans.

Cette implication des autorités vise à propulser davantage le salon du livre de la capitale guinéenne. C'est ce qu'assure le ministre de la Culture, Alpha Soumah: «Nous sommes en train de travailler sur une convention avec le directeur de L'Harmattan Guinée, Sansi Kaba, pour que les 72 heures du livre soient institutionnalisées et que ce soit un partenariat réel avec le département de la Culture.»

Toujours selon le responsable, cette décision a été prise suite au constat qu'«en mettant l'Etat au cœur de ce projet, on peut l'amener plus loin et mobiliser facilement des financements».

L'idée suscite, toutefois, des craintes, notamment chez les écrivains. C'est le cas de Mambi Magassouba: «Ma seule crainte, c'est de savoir si le ministère de la Culture est le bon partenaire. Je ne suis pas convaincu non plus que le ministère de la Culture actuel, ou même les précédents, soit le mieux indiqué pour nouer un partenariat dans pareil projet.»

Au-delà de la volonté de l'Etat guinéen de s'approprier les 72 heures du livre, le but final, informent les autorités, est de permettre aux acteurs culturels, principalement ceux du livre, de vivre de leur art. Aujourd'hui, le grand défi du ministre de la Culture, c'est justement de prouver que cela est possible!

Par Mamadou Mouctar Souaré (Conakry, correspondance)
Le 06/10/2022 à 12h53, mis à jour le 06/10/2022 à 12h54