Guinée: le romancier engagé Thierno Monénembo récompensé par le Grand prix de la francophonie

Le 24/06/2017 à 08h32, mis à jour le 24/06/2017 à 09h58

Déjà lauréat du prix Renaudeau en 2008, le célèbre romancier guinéen Thierno Monénembo a reçu jeudi 22 juin le Grand prix de la francophonie décernée par l'Académie française. Une nouvelle distinction pour un écrivain qui ne fait pas l'unanimité dans son pays.

Ses détracteurs dont des partisans du pouvoir, l'avaient tâché d'avoir exprimé son opposition au président Condé, lui qui a toujours été vu au côté de Cellou Dalein Diallo, le chef de file de l'opposition. Certains de ses détracteurs sont allés jusqu'à le qualifier (à tort ou à raison?) d'ethnocentrique.

Si Thierno Monénembo est très contesté sous Alpha Condé, c'est parce qu'il n'a jamais été tendre avec le pouvoir de celui-ci. L'écrivain qualifie le locataire de Sékhoutoureya de «chouchou» de la Françafrique.

En effet, avant Alpha Condé, Thierno Monénembo était devenu célèbre pour avoir dénoncé le silence de la communauté internationale sur le massacre de plus de 150 Guinéens au stade de Conakry en 2009. «La Guinée se meurt, le monde a le droit de le savoir, le monde a le devoir de s'en indigner. Les Guinéens méritent la compassion des autres nations... La Guinée se meurt, et il y a cinquante ans que cela dure: cinquante ans d'indépendance, cinquante ans d'enfer!», avait-il écrit dans un article publié par le journal Le Monde.

Il faut signaler que le Grand prix de la francophonie est doté de 30.000 euros.

Par Mamourou Sonomou (Conakry, correspondance)
Le 24/06/2017 à 08h32, mis à jour le 24/06/2017 à 09h58