La loi au Cameroun interdit les rapports sexuels entre personnes du même sexe, passibles de cinq années de prison. Cette criminalisation de l'homosexualité «a créé un climat dans lequel des Camerounais et les forces de sécurité se permettent d’agresser et d’abuser de personnes LGBTI en toute impunité», a déploré Ilaria Allegrozzi, chercheuse sur l'Afrique centrale à HRW, dans un communiqué de son organisation.
Depuis le début de l’année, la Fondation camerounaise pour la lutte contre le SIDA (CAMFAIDS) «affirme avoir enregistré 32 cas de violences et d’abus commis contre des personnes LGBTI (lesbiennes, gay, bisexuelles, transgenres et intersexes) à travers le pays, soit une hausse de 88% par rapport à la même période de 2021», poursuit HRW.
«Depuis le 9 mars, les forces de sécurité ont arbitrairement arrêté au moins six personnes et en ont placé 11 en détention, toutes victimes d'attaques commises par des bandes, pour avoir prétendument eu des rapports sexuels consentis entre personnes du même sexe et pour non-conformité de genre», selon l'ONG, qui accuse les gendarmes d'avoir «passé à tabac» deux d'entre elles lors de leur détention.
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Le 10 avril, «une bande d’environ huit hommes armés de machettes, de couteaux, de bâtons et de planches de bois, a attaqué un groupe d’au moins 10 personnes LGBTI qui avaient participé à une soirée dans une résidence privée» à Messassi, un quartier de Yaoundé, selon HRW.
Un responsable du quartier qui a tenté de porter assistance à deux des victimes, les a conduites à une brigade de gendarmerie. «Mais les gendarmes les ont eux-mêmes passées à tabac et humiliées», avant de les remettre en liberté contre «un pot-de-vin de 15.000 francs CFA» (23 euros), ont témoigné ces victimes auprès de HRW.
«Nous devrions vous tuer car vous êtes des monstres», auraient dit les militaires selon ces témoignages.
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«Du fait que le Code pénal camerounais criminalise les rapports consentis entre personnes de même sexe, et non pas l’identité LGBTI, les arrestations de personnes sur la base d’une simple perception de leur identité sont illégales», accuse aussi HRW.
Saisis des conclusions de l'enquête par HRW, plusieurs ministres et responsables des services de sécurité n'ont jamais répondu, assure l'ONG.