Cette journée a été commémorée au moment où le Burkina Faso fait face à d’énormes défis, notamment d’ordre sécuritaire. D'où la sobriété de la manifestation qui a concentré son action sur le bilan de la lutte contre le fléau du travail des enfants. Depuis 2002, de nombreuses actions ont été entreprises par les autorités burkinabè, notamment la mise en conformité de la législation nationale par la prise de mesures, l'adoption de plans d’action puis de stratégies nationales de lutte et de contrôle du travail des enfants, la sensibilisation des populations, et enfin la réinsertion des enfants dans le système éducatif.
A la faveur de cette célébration, le ministre du Travail, Bassolma Bazié, à invité les partenaires au développement ainsi que les acteurs de la lutte à redoubler d’effort dans la promotion et la consolidation de la protection sociale pour tous. «L’Afrique subsaharienne s’est distinguée comme étant la région où le nombre des enfants astreints au travail reste le plus élevé. Au Burkina Faso, la situation n’est guère reluisante. Le choix du thème de cette journée n’est pas fortuit», a-t-il déclaré.
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Bien que des succès aient été engrangés dans la lutte contre le travail des enfants, au regard de l’ampleur du phénomène de nos jours, ces actions méritent d’etre renforcées. C’est pourquoi le pays explore de nouvelles stratégies. Dans ce sens, un système de surveillance du travail des enfants au niveau national pourrait bientôt voir le jour. «La crise sécuritaire a engendré, au 31 mars 2022, environ 1.850.293 déplacés internes. Parmi eux, les enfants de 5 à 17 ans représentant un taux de 44,02%. Cet état de fait sape les efforts énormes effectués par le gouvernement et ses partenaires à travers la politique nationale de protection sociale», a déploré le ministre.
Le Burkina Faso a ratifié la convention n°182 de l’Organisation internationale du travail sur les pires formes de travail des enfants en 2001. Cette adhésion se traduit, aujourd’hui encore, par des actions sur le terrain, telles que la promotion de la scolarisation pour tous à travers la gratuité de la scolarité, la mise en œuvre de l’éducation en situation d’urgence, la promotion de l’auto-emploi des jeunes à travers la mise en place de fonds nationaux, l’adoption de politiques et de mesures sociales en faveur des couches sociales vulnérables, pour ne citer qu'elles.