La cartographie scolaire du Cameroun s’est beaucoup améliorée en un peu plus d’une décennie. Les écoles maternelles, primaires et secondaires publiques sont désormais rapprochées des populations contrairement à ce que l’on observait il y a presque 20 ans.
Le gouvernement a multiplié les efforts dans ce sens afin d'assurer une éducation de qualité aux fils et filles du pays. L'un des efforts notables a été l’ouverture du secteur aux particuliers, qui peuvent fonder des établissements scolaires sans l'intervention directe des pouvoirs publics. Avant, seules certaines confessions religieuses à l’instar des églises catholiques romaines, protestantes et adventistes avaient cette possibilité.
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Il fallait donc parcourir de longues distances, très souvent à pied, pour se rendre à l’école. «C’était tellement pénible que ma mère était obligée de faire pour nous de la pâte d’arachide que nous devions manger sur le chemin de l’école. Le principe était d’éviter d’arriver en retard à l’école et d’être bastonnés par notre maître. Nous étions à environ 13 km de notre école.» Ce témoignage est celui d’un monsieur originaire de la région du centre qui ne tarit pas d’éloges au sujet du système actuellement au pouvoir.
Et de telles déclarations sont légion dans la capitale politique, Yaoundé, où les populations louent les efforts consentis par le gouvernement pour améliorer le système éducatif national. Les quelques plaintes dans ce sens ne proviennent que des régions septentrionales et de l’Est, où le taux d’alphabétisation du pays est justement élevé. Les pouvoirs publics multiplient les actions pour changer dernière cette donne.
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Néanmoins, les populations déplorent unanimement une chose: la gratuité de l’école primaire publique se fait toujours attendre. Ceci, malgré l’insistance des partenaires internationaux comme l’UNESCO, l’UNICEF et bien d’autres. Les parents d’élèves font encore face aux frais à débourser auprès de l’association des parents d’élèves (APE). Ces frais dépendent de l’établissement scolaire, de sa localisation et surtout des besoins vitaux à combler au sein de cet établissement.
Un instituteur nous a souligné que ces frais permettent aux parents, entre autres, de payer mensuellement les enseignants, d’acheter les tables-bancs ainsi le matériel didactique, et de construire des salles de classe lorsque le besoin se fait ressentir. Pour lui comme pour ses collègues, il n’est pas possible de supprimer les frais d’APE au vu du contexte économique actuel dans le pays. Les parents d'élèves ne sont pas encore au bout de leur peine.