En 2020, la pandémie de la Covid-19 a paralysé de nombreux secteurs d’activités. Au Niger, en particulier, la situation sanitaire et sécuritaire a réduit l’accès à l’enseignement supérieur pour de nombreux élèves et étudiants, mettant à nu le faible niveau de digitalisation de l’enseignement de manière générale.
Face à cette situation, les initiatives se multiplient dans le pays: salons, rencontres multi-acteurs, etc. Tous s’accordent sur la nécessité de digitaliser l’enseignement dans un contexte de plus en plus favorable. «Notre concept consiste à apporter des outils digitaux afin de numériser le système, c'est-à-dire rendre tout ce qui est physique numérique. Aujourd'hui, l'accessibilité des supports numériques est beaucoup plus facile, on constate que 80 à 85% de la jeunesse utilise les smartphones, d'où l'idée d'utiliser ce canal pour renforcer le système éducatif», déclare Boris Ayissi, promoteur du Salon sur la digitalisation de l’enseignement.
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Déjà, plusieurs établissements d’enseignement professionnel de la place ont pris les devants en numérisant plusieurs supports académiques. «A l'Institut africain de technologie, nous avons déjà beaucoup pensé à la digitalisation. En effet, le système académique de l'établissement était déjà digitalisé du point de vue des inscriptions, du point de vue de la gestion et de la programmation des cours. Donc nous avons déjà effectué un pas et nous continuons à innover, à vouloir créer des plateformes pour permettre aux étudiants de prendre les cours à distance», explique Soubeiga Albert, directeur de l’informatique à l’Institut africain de technologie.
Le projet séduit les apprenants. Digitaliser l'enseignement permet de réduire plusieurs coûts et favorise l’accessibilité. «Les grandes écoles et universités sont toutes passées aujourd'hui de l'enseignement classique à la digitalisation. Alors, pour se mettre à jour, je pense que le système LMD, qui est notre système actuel, ne peut être bien pratiqué qu'à travers la digitalisation qui va permettre aux étudiants d'approfondir les recherches», explique Soumaila Nabass, étudiant.
Cependant, les groupes les plus vulnérables n’en bénéficient que très peu, freinés par l'accès limité à la technologie (connectivité, appareils) et les lacunes d'alphabétisation et de compétences numériques.