Selon le communiqué des services de sécurité de cet Etat «39 personnes ont été blessées et 16 magasins incendiés» de lundi à vendredi lors de ce conflit -à l'arme à feu selon des témoins- pour des terres.
Vendredi soir, après le déploiement de troupes pour s'interposer, le gouverneur Ahmed al-Omda a pris un arrêté interdisant «tout rassemblement ou défilé» pour un mois. Samedi un couvre-feu nocturne a été imposé en plus.
A cause de ces affrontements entre les tribus Haoussa et Barti dans le district de Qissan, les hôpitaux des environs ont lancé un appel au don de sang.
Un dignitaire des Haoussas a expliqué à l'AFP, sous couvert d'anonymat, que les violences avaient éclaté parce que son clan réclame «la formation d'une autorité civile locale pour superviser l'accès aux terres, ce que refusent les Bartis».
Côté barti, un dignitaire qui a lui aussi refusé que son nom soit exposé, a affirmé que son clan avait répondu «à une violation des terres des Bartis» par les Haoussas. «Ces terres sont à nous, donc si on veut former une autorité locale, elle sera composée uniquement de Bartis et non de Haoussas», a-t-il martelé.
La région de Qissan, et plus généralement l'Etat du Nil Bleu, est en proie à une rébellion depuis 1986. La guérilla sudiste a longtemps été une épine dans le pied de la dictature d'Omar el-Béchir, écarté par l'armée sous la pression de la rue en 2019.
Pour les experts, le vide sécuritaire créé par ce coup d'Etat a favorisé une résurgence des violences tribales dans un pays où chaque année des centaines de civils meurent dans des affrontements entre éleveurs et agriculteurs pour l'accès à l'eau ou aux terres.