Niger: quand les pneus usés font rouler la déco chez Lady Hassane

VidéoAu Niger, une jeune femme recycle et transforme les vieux pneus et les déchets plastiques en objets de décoration et accessoires pour la maison. Une initiative qui contribue à la préservation de l’environnement.

Le 24/07/2022 à 11h06, mis à jour le 24/07/2022 à 11h35

Dans son atelier installé dans le domicile familial, Lady Hassane Mani prépare son matériel pour la confection d’une table. Depuis 2017, elle a abandonné les petits commerces pour se lancer dans le recyclage du plastique et des pneus usés. Une initiative, selon elle, utile pour l’environnement.

«J'ai choisi les pneus usés et les sachets plastiques parce que parmi les déchets, ce sont ceux qui mettent plus de temps à disparaître dans la nature. Cela constitue un problème pour notre santé et pour l’environnement. C'est pour cette raison que je les transforme en accessoires», explique-t-elle.

Munie d’un marteau, d’une perceuse, d’un tournevis, de clous ou d'une colle, le quotidien de Lady Hassane est rythmé à 80% par la concentration. Elle en a besoin pour réussir ses œuvres. Mais avant, elle doit collecter les composants et les traiter. «Pour ce travail, je collecte d'abord la matière première au niveau des ateliers de réparation des pneus à un prix forfaitaire et souvent gratuitement. Après la collecte, je les désinfecte avant de les peindre. Ensuite, j’insère les autres éléments tels que la vitre et les supports», détaille l'artiste et décoratrice.

Si les œuvres de Lady Hassane sont vendues à une clientèle bien précise, elle s'adressent néanmoins aux personnes issues de tous les milieux. Elle explique: «Mes clients sont surtout de hautes personnalités, qui découvrent mes articles à travers les expositions et publications sur les réseaux sociaux. Au-delà des tables, je confectionne aussi les sacs et toutes sortes de meubles conformément à la demande du client. Je voudrais que d’autres personnes s'intéressent à mes articles.»

Travaillant seule dans son atelier, Lady Hassane rêve de transmettre son savoir. Et cette vision est déjà inscrite dans son plan de développement: «J’ai pour ambition, à l'avenir, de créer une grande entreprise, pour pouvoir embaucher des jeunes. Car nombre de personnes m'écrivent pour bénéficier de la formation, mais je ne peux pas répondre, vu que mon atelier n’est pas assez grand et que je travaille à la maison.»

Par Aboubacar Sarki (Niamey, correspondance)
Le 24/07/2022 à 11h06, mis à jour le 24/07/2022 à 11h35