Cette situation pourrait se compliquer davantage dans les jours à venir si aucune mesure n’est prise. D’autant que la saison pluvieuse est encore loin de s'achever.
Mais déjà, pour cerner l’ampleur des dégâts, le gouvernement de transition est allé constater de visu les conséquences de la furie des dernières eaux tombées. Sur place, les autorités ont trouvé des riverains au moral affecté. «Le jour où la pluie est tombée, nous n’avions pas pensé à une quantité aussi importante. Mais entre-temps, nous avons remarqué que l’eau était montée. Notre seul problème, c’est parce qu’ils ont fermé le pont par lequel l’eau s'évacue habituellement», a déclaré Ouédraogo.
Ce dernier va plus loin en indiquant que les riverains avaient pourtant pris l’initiative d’approcher les autorités pendant les travaux d’aménagement de cette voie principale. Mais ces dernières n’avaient pas donné suite à leurs préoccupations, sous le prétexte que les travaux de réaménagement de la voie étaient encadrés par des ingénieurs.
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Qu’à cela ne tienne, une évaluation rapide de la situation a permis de mesurer les dégâts. Vivres, animaux, mobiliers, appareils électroniques et installations diverses ont été impactés par le passage des eaux (plus d’un mètre de hauteur, selon les témoignages). «Nous avons vraiment constaté qu’il y a eu des dégâts. Nous avons encouragé les familles concernées et nous avons aussi constaté que les responsabilités sont partagées. Il y a celles dues à la réalisation de certaines infrastructures mais il y a aussi une responsabilité liée aux ordures qui sont venues boucher le passage des eaux», a souligné le ministre chargé de la Solidarité nationale et de l’action humanitaire, Lazare Zoungrana.
Pour son homologue en charge de l’Habitat, qui faisait aussi partie de la délégation, aucune mesure ne peut être pour l’instant annoncée, d’autant plus que ce sont de grosses infrastructures. «Nous pensons plutôt que nous allons, à la suite de cette visite, rendre compte à la hiérarchie, au gouvernement, qui naturellement va donner des instructions pour que nos différents acteurs, notamment nos services techniques ainsi que les populations, puissent dans les meilleurs délais réfléchir sur ce qu’il faut pour éviter ces cas de sinistres à l’avenir», a laissé entendre Bakary Savadogo.
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Fort heureusement, il n'y a pas eu de perte en vie humaine. Pour les autres dégâts, une évaluation plus détaillée sera incessamment réalisée par les services compétents, a promis la délégation. Toutefois, c’est un incident qui vient encore poser avec acuité les défis relatifs à l’environnement ainsi qu’à l'épineuse question de l'habitat et de l’urbanisation croissante au Burkina Faso.