Afrique du Sud: Le Cap en proie à une recrudescence des crimes violents

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Le 12/10/2022 à 12h39, mis à jour le 12/10/2022 à 12h41

La ville touristique du Cap, située au sud-ouest de l’Afrique du Sud, est en proie à une recrudescence des crimes violents désormais perpétrés même dans les zones les plus sécurisées, a indiqué mercredi l’expert sud-africain Eldred de Klerk.

"Les derniers chiffres sur la criminalité dans la ville révèlent un changement dans les endroits où les crimes violents se produisent, les criminels commettant leurs forfaits de manière effrontée même dans les banlieues huppées et les rues les plus animées de la corniche de la ville, située sur la côte atlantique", a déclaré M. de Klerk, associé principal au sein du Centre africain pour la sécurité et le renseignement.

Le Cape a été secoué ces dernières semaines par une série d'attaques meurtrières à l'arme à feu. Au cours des huit derniers jours, les autorités locales ont fait état de 13 personnes assassinées lors de quatre fusillades distinctes. Au moins huit autres personnes, dont deux adolescents et un enfant, ont été blessées.

Alors que les services de police soupçonnent que la majorité des incidents pourraient être liés à l'activité des gangs ou à la violence liée aux taxis, De Klerk estime que les enquêtes menées sont superficielles faute de moyens suffisants, ce qui ne permet pas d'élucider les vrais motifs de ces crimes.

"Nous ne savons pas ce qui se cache derrière toutes ces attaques à l'arme à feu perpétrées récemment. Parfois les affaires sont étiquetées très tôt sans vraiment prendre le temps d'enquêter. Cela entrave les enquêtes et détourne l’attentions des vraies réponses", a-t-il expliqué.

Pour sa part, le responsable de la sécurité communautaire dans la province du Cap occidental, Reagen Allen, a déploré que la lutte contre la violence armée soit inefficace, notant que les condamnations pour crimes liés aux gangs sont extrêmement faibles.

Soulignant que les poursuites judiciaires concluantes dans la province ne représentaient que 2%, il a affirmé que la seule façon d’assurer que les détectives soient efficaces dans leurs enquêtes est de les doter des ressources matérielles et humaines adéquates.

"Les détectives de la province traitent en moyenne 250 affaires, ce qui représente un chiffre très élevé qui ne permet pas d’avoir des résultats satisfaisants", a-t-il regretté, réitérant les appels lancés par le gouvernement du Cap occidental pour la décentralisation de la police.

Un rapport international publié en mars dernier a classé le Cap parmi les ville les plus dangereuses au monde. Ce hub touristique majeur en Afrique du Sud occupe la 11ème position au niveau mondial en termes de criminalité, selon le Conseil mexicain de la sécurité publique et la justice criminelle.

Par Le360 Afrique (avec MAP)
Le 12/10/2022 à 12h39, mis à jour le 12/10/2022 à 12h41