Le juge nigérian Chile Eboe-Osuji a été élu le dimanche 11 mars courant nouveau président de la Cour pénale internationale (CPI) pour un mandat de 3 ans, avec «effet immédiat». Il remplace à ce poste la juge argentine Silvia Fernàndez de Gurmendi.
Parallèlement, le juge tchèque Robert Fremr et le juge français Marc Perrin de Brichambaut ont été élus respectivement premier vice-président et deuxième vice-président.
«Je suis très honoré de la confiance témoignée par mes pairs qui m’ont élu président de la Cour. Alors que je prends mes fonctions, je trouve encourageant de pouvoir compter sur la vaste expérience des deux vice-présidents», a déclaré Chile Eboe-Osuji suite à son élection.
Le nouveau président de la CPI a pour mission de définir les orientations stratégiques de l’instance pénale internationale et de superviser les activités du greffe. Né en 1962 à Anara au Nigeria, Chile Eboe-Osuji a été élu juge de la CPI le 16 décembre 2011.
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Il faut noter qu’en plus du nouveau président, le continent africain est bien représenté dans cette instance. En effet, le poste de procureur est occupé par la Gambienne Fatou Bensouda. De même, des magistrats africains dont la Béninoise Alapini-Gansou reine Adélaïde Sophie et l’Ougandaise Solomy Balungi Bossa ont intégré la CPI en 2017 pour des mandats de 9 ans.
Il n’empêche que la juridiction pénale internationale est de plus en plus mal vue par les dirigeants africains, sachant que la plupart des personnes qui y sont emprisonnées ou poursuivies sont du continent. Outre Laurent Gbagbo (ancien président de la Côte d’Ivoire), Charles Blé Goudé (ancien ministre de la Jeunesse de la Côte d’Ivoire), Jean-Pierre Bemba (ancien dirigeant du Mouvement de libération du Congo) sont détenus à la prison de la CPI de Scheveningen. D’autres Africains sont également traqués par la CPI, dont le président soudanais Omar el-Béchir et Seïf al-Islam Kadhafi, fils de Mouammar Kadhafi.
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Certains pays africains envisagent de quitter la CPI pour une juridiction panafricaine qui statuerait sur les crimes graves et les crimes contre l’humanité dans lesquels les Africains sont impliqués. A la date d’aujourd’hui, le Burundi est le seul pays du continent à s'être retiré de l’institution.
Rappelons que la CPI, créée par la Convention de Rome de juillet 1998, est une juridiction permanente, qui a pour objectif de punir les crimes les plus graves contre le droit humanitaire international. La CPI a compétence pour juger les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre.