Bonne nouvelle pour les fonctionnaires ivoiriens. Le délai de perception du premier salaire sera désormais de 6 mois, a annoncé récemment Anne Désirée Ouloto, la ministre de la Fonction publique et de la Modernisation de l'administration.
En effet, il est de coutume en Côte d’Ivoire, qu'un fonctionnaire perçoive sa première paie, un an, deux ans, voire trois ou quatre ans après sa prise de fonction. Et pourtant, la loi prévoit 6 mois pour la perception des premiers émoluments.
La catégorie de fonctionnaires la plus touchée par cette injustice est celle des enseignants d'après certains syndicats de travailleurs. Qu’ils soient du primaire ou du secondaire, ils sont nombreux ceux qui sont victimes de cette lourdeur administrative dans le traitement et le paiement du premier salaire.
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L’Union nationale des instituteurs pour le changement et l’Union démocratique des enseignants du second degré de Côte d’Ivoire, comme plusieurs autres centrales syndicales ont mené ce combat pour le respect des textes en vigueur. Et l'aboutissement de la lutte est bien accueilli par lesdits syndicats.
«C’est une situation qui nous met en joie parce que si l’Etat décide de revenir sur ses pas et de respecter cette clause, c’est une victoire parce qu’il y a des lois qui ne sont pas appliquées. Donc si cette loi venait à être appliquée, je pense que c’est une victoire», affirme Charles Kouadio Kossonou, 2e secrétaire adjoint de l’Union démocratique des enseignants du second degré de Côte d’Ivoire.
«Nous encourageons et saluons cette annonce. Nous demandons vivement à l’Etat de Côte d’Ivoire de sauver les fonctionnaires en leur permettant vraiment d’obtenir leur premier salaire dans le délai légal et nous continuerons à suivre le processus», ajoute le secrétaire général national de l'Union nationale des instituteurs pour le changement, Jack Klaouroux.
La digitalisation serait un atout majeur pour réussir cette réforme à en croire des syndicalistes. Ils souhaitent la réelle opérationnalisation du système intégré de gestion des fonctionnaires et agents de l'Etat. Un système digital sécurisé, conçu pour gérer surtout la célérité et la traçabilité dans le traitement des dossiers. Outre la modernisation de l’administration, ils préconisent également la mise en place d'un comité de suivi pour sa véritable application.
«Nous pouvons demander, par exemple, qu’il y ait un comité de suivi de cet arrêté pour le faire respecter maintenant. Si ce n’est pas le cas, nous aviserons, mais en tant que syndicalistes nous privilégierons toujours la voie de la négociation pour faire appliquer cet arrêté», soutient Charles Kouadio Kossonou, 2e secrétaire adjoint de l’Union démocratique des enseignants du second degré de Côte d’Ivoire.
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«J’invite à l’unité d’actions syndicales donc il faut que les syndicats parlent d’une même voie parce que à la fin, nous voulons tous le bonheur des fonctionnaires de Côte d’Ivoire», a martelé Jack Klaouroux, secrétaire général national de l'Union nationale des instituteurs pour le changement.
Outre les fonctionnaires récemment recrutés, parmi les premiers qui pourront bénéficier de cette mesure figurent les personnes qui ont réussi aux concours d’accès à l’administration, dont certains depuis deux ans.
Le ministère de la Fonction publique et de la Modernisation de l’administration se donne jusqu'au 15 mars 2022 pour affecter tous les admis aux concours de la fonction publique session 2020.
En attendant, et pour des raisons qui ne portent pas seulement sur les salaires, les agents de la fonction publique, quant à eux, ont entamé une grève de 72h, le 9 mars 2022 pour de meilleures conditions de vie et de travail.