Vidéo. Gabon: Cet informaticien ivoirien avoue les tripatouillages du camp Ping

VidéoCe jeune ivoirien affirme avoir été recruté pour centraliser les résultats pour le compte de Ping. Selon lui, au moment où Jean Ping se déclarait vainqueur, son QG n'avait que les chiffres d'environ 600 bureaux de vote sur un total de 2579. Il accuse des proches d'Alassane Ouattara.

Le 05/09/2016 à 11h29, mis à jour le 05/09/2016 à 12h22

Yeo Sihifowa Namogoh, un jeune Ivoirien, a été arrêté par les autorités gabonaises en possession de matériels informatiques dignes d'un James Bond. Il affirme avoir été recruté par le camp de Jean Ping pour centraliser les résultats des bureaux de vote.

Il accuse Jean Ping d'être allé trop vite en besogne en se proclamant vainqueur alors même que seuls les résultats de 600 bureaux de vote avaient été communiqués à son quartier général. Et même, le mercredi, il n'avait centralisé que 1500 bureaux de vote sur un total de 2579 bureaux que compte le Gabon. 

Si l'on s'en tient aux déclarations de Yeo Sihifowa, il y a eu précipitation de la part de Jean Ping. Car, non seulement Ping s'est déclaré vainqueur ddès mardi, mais ses partisans affirment que le mercredi, avant l'arrivée des résultats du Haut Hogooué, il devançait Bongo de 60.000 voix. Ce qui est impossible alors qu''ils n'avaient que les résultats de 1500 bureaux de votes. 

Il convient de rappeler que la région du Haut Hogooué a été remportée par Ali Bongo avec 95% des voix exprimées, ce qui lui a permis d'avoir une avance de 5500 voix sur Jean Ping. 

Recherché en Côte d'Ivoire dès le 26 août

Cet individu porte de graves accusations contre quelqu'un qu'il présente comme un proche du président ivoirien, en l'occurrence Jean Marc Zoe, qui l'aurait recruté. Néanmoins, dans un article daté du 26 août, c'est-à-dire une journée avant le scrutin, le site Ivoire Matin affirme qu'il "est activement recherché, au même titre que cinq autres personnes membres de son équipe par les services de sécurité ivoiriens pour piratage de réseaux de communication". Or, parmi les cinq personnes recherchées, il y a justement Jean Marc Zoe qu'il dit être proche de Ouattara, ce qui tomberait difficilement sous le coup du bon sens. 

Toujours selon Ivoire Matin, "tous exerceraient des activités illégales de piratage informatique". Et d'ajouter que la bande qui a effectué de nombreux voyages au Congo, en Guinée Equatoriale et au Gabon, (trois pays qui ont connu récemment des élections présidentielles, ndlr), exerce des activités de piratage informatique sur des réseaux de communication à partir de serveurs distribués du darkweb partout dans le monde".

Dans tout ceci, plusieurs zones d'ombre subsistent. En effet, qu'ont fait de si grave Yeo Sihifowa Namogoh et ses acolytes pour que des avis de recherche soientt publiés à travers le site officiel d'Ivoire Matin la veille des élections gabonaises? Les agissements de la bande ont-ils fait l'objet d'une plainte de la part des autorités gabonaises juste avant les élections ? Dans ce cas, est-ce pour lever toute éventuelle équivoque que les services secrets ivoiriens ont publié l'avis de recherche? 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 05/09/2016 à 11h29, mis à jour le 05/09/2016 à 12h22