«Le groupe Bolloré ne va pas quitter l'Afrique. Il y a des activités du groupe en Afrique qui ne sont pas concernées par la vente à MSC. Il y a le groupe Vivendi avec Canal+, Havas-média et GVA (internet haut débit par fibre optique)» a déclaré à l'AFP, Olivier de Noray, directeur général ports et terminaux du groupe français.
Une fois l'opération finalisée, à l'horizon début 2023, «il y aura une continuité entre l'activité qui a été conduite par Bolloré et celle qui sera reprise par MSC. Tout le personnel qui travaille aujourd'hui en Afrique pour le groupe Bolloré va rester», a-t-il assuré.
Fin mai, dans une interview à Jeune Afrique, le président de MSC Diego Aponte avait également voulu se montrer rassurant en indiquant vouloir «s'inscrire dans la continuité».
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«Certes il y aura un changement de l'actionnaire mais on ne va pas changer d'un seul coup le management», a expliqué de Noray, de passage à Abidjan, à l'occasion de l'Africa CEO Forum, un sommet économique réunissant 1.500 patrons et décideurs politiques.
La branche Bolloré Africa Logistics, concernée par la vente, possède des infrastructures dans des dizaines de pays africains, parmi lesquelles un réseau de seize concessions portuaires, des entrepôts et des hubs routiers et ferroviaires.
De Noray a également annoncé le démarrage «le 1er novembre» des activités du deuxième terminal à conteneurs (TC2) du port d'Abidjan.
«On va plus que doubler la capacité du port d'Abidjan avec près de 2,5 millions conteneurs à traiter chaque année», s'est-il félicité.
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Près d'un million de conteneurs sont actuellement traités chaque année au port d'Abidjan qui connaît depuis 2012 une croissance moyenne de 12% par an, portée par les produits agricoles, ainsi que les grands travaux d'infrastructures réalisés en Côte d'Ivoire.
Par ailleurs, le groupe Bolloré a déploré l'arrêt depuis 2017 des travaux entrepris par le groupe pour la construction des rails du chemin de fer censé relier le Niger au Bénin.
«C'est une situation que nous ne maîtrisons pas du tout, nous ne sommes pas en mesure de dire combien de temps cela va durer», a déploré le PDG de Bolloré Rails, Eric Melet, également en visite à Abidjan.
Le tronçon ferroviaire en question représente 1.000 des 3.000 kilomètres d'une boucle ferroviaire devant relier la Côte d'Ivoire, le Burkina Faso, le Niger, le Bénin et le Togo. Après des années de bataille judiciaire avec la société béninoise Petrolin, le projet est toujours au point mort.