Mohamed Sess Soukou, dit Ben Souck, cadre de Générations et Peuples Solidaires (GPS), le mouvement de Guillaume Soro, "a été enlevé en pleine rue à Bamako par quatre hommes encagoulés et habillés en tenue civile", a affirmé le GPS dans un communiqué.
"Sous la contrainte d'armes, M. Sess a été forcé à monter à bord d'un véhicule 4X4 aux vitres teintées, ne portant aucune plaque d'immatriculation. Il est porté disparu depuis lors", a ajouté le mouvement, dissous par les autorités en Côte d'Ivoire et dont les responsables vivent en exil.
>>>
Lire aussi : Côte d'Ivoire: l'ex-Premier ministre Guillaume Soro condamné à perpétuité pour "atteinte à la sureté de l'Etat"
Ancien député-maire de Dabou, près d'Abidjan, Mohamed Sess Soukou vivait à Bamako. Il avait été condamné en juin par contumace à 20 ans de réclusion criminelle par la Cour d'assises d'Abidjan, pour "atteinte à la sûreté de l'Etat", lors d'un procès au cours duquel Guillaume Soro avait été condamné à la perpétuité.
"Nous avons décidé de prendre un avocat pour défendre Ben Souck. On ne sait pas ce qu'on lui reproche", a témoigné auprès de l'AFP un de ses proches, Oumar Diakité.
"Ben Souck a été interpellé pour les besoins d'une enquête. Je ne peux pas en dire plus pour le moment. Il se porte bien et tous ses droits sont respectés", a expliqué une source sécuritaire malienne, sous couvert de l'anonymat.
Une source judiciaire malienne a précisé que les autorités ivoiriennes avaient lancé un mandat d'arrêt contre Ben Souck.
>>>
Lire aussi : Côte d'Ivoire: libération de plusieurs proches de Guillaume Soro, d'autres pourraient suivre
Guillaume Soro, 49 ans, ancien allié du président ivoirien Alassane Ouattara, est accusé d'avoir fomenté avec ses partisans une "insurrection civile et militaire" lors de son retour avorté dans son pays en décembre 2019.
Chef de la rébellion qui contrôlait la moitié Nord de la Côte d'Ivoire dans les années 2000, Guillaume Soro avait aidé militairement Alassane Ouattara à accéder au pouvoir lors de la violente crise post-électorale de 2010-2011 face au président sortant Laurent Gbagbo, qui refusait d'admettre la victoire de M. Ouattara à la présidentielle de fin 2010.
Guillaume Soro était devenu le premier chef du gouvernement de M. Ouattara, puis avait été nommé en 2012 président de l'Assemblée nationale, poste qu'il a occupé jusqu'en 2019.
Mais les deux hommes se sont peu à peu brouillés, jusqu'à la rupture consommée début 2019, en raison, selon les observateurs, des ambitions présidentielles de M. Soro