En attendant que les démarches diplomatiques donnent leurs fruits, la justice malienne suit son cours. Ces militaires ivoiriens, que Bamako considère comme de simples mercenaires, ont été présentés au tribunal il y a deux semaines et inculpés pour «tentative d'atteinte à la sûreté de l'État» par le juge d'instruction du pôle anti-terrorisme le 15 août dernier.
Le mandat de dépôt émis à leur encontre est intervenu alors que le Togo menait une mission de bons offices, à la demande du président de transition Assimi Goïta, entre les parties ivoirienne et malienne, afin de trouver un compromis permettant leur libération. Pas plus tard que la semaine dernière, le président sénégalais et président en exercice de l'Union africaine, Macky Sall, dans le cadre d'une tournée régionale, est venu à Bamako pour évoquer le sort de ces militaires.
Lire aussi : Mali: 49 militaires ivoiriens accusés d'être des «mercenaires» inculpés et écroués
Pour le gouvernement malien, ces soldats, dont une trentaine de membres des forces spéciales ivoiriennes, sont des mercenaires, tels que définis par la Convention de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) sur l'élimination du mercenariat en Afrique. Un avis que partagent beaucoup de Maliens interrogés par Le360 Afrique.
D'aucuns estiment qu'il n'est pas nécessaire de politiser le dossier et qu'il faut simplement le gérer avec la plus grande responsabilité. Abidjan et Bamako doivent savoir raison garder.
Néanmoins, les Maliens interrogés reprochent au président ivoirien de chercher à déstabiliser le Mali en offrant le gîte et le couvert à certains de leurs concitoyens qui font l'objet d'un mandat d'arrêt international.